Le samedi 1er juin, une rencontre nationale de Urban Sketchers France était organisée à Lyon. Nous nous sommes retrouvés pour un parcours dans le vieux Lyon. Il faisait frais et un peu pluvieux mais nous ne nous sommes pas découragés. Entre dessins, aquarelles, échanges de carnets et discussions à bâton rompu, nous avons passé une merveilleuse journée.
[ aquarelle 21x60cm sur carnet moleskine aquarelle ]
La première aquarelle a été faite en fin de journée à Confluence, un quartier complètement rénové de Lyon. Le bâtiment orange est une architecture de Jacob et Mac Farlane.
[ aquarelle 21x60cm sur carnet moleskine aquarelle ]
Dans cette aquarelle, les Sketchers se sont réfugiés sous le passage Thiaffait à cause de la pluie. Mais le temps maussade n'a pas dénaturé les belles couleurs de Lyon.
– Marion
Cette première rencontre nationale a été un vrai succès.Quel plaisir de rencontrer tous les sketchers et de dessiner leur petite bouille (bon pas toutes ..on en réserve pour la prochaine fois!)
C'est aussi la découverte d'une ville magnifique......aie beaucoup de marches quand même !
merci beaucoup aux Lyonnais pour le partage (ils ont tous des mollets en béton :))
Merci à tous ceux qui ont contribué à cette superbe organisation et vivement la prochaine rencontre!
– Martine
Quel bon Week-end... Et si j'étais d'humeur
architecturale, c'est que j'ai préféré rigoler avec les dessinateurs
plutôt que de les dessiner !!
L'opéra de Lyon avec un léger problème de perspective !! Après avoir dessiné l'opéra toute seule, j'ai changé de place pour continuer à dessiner aux côtés des Urban sketchers (pour les faire rire évidemment !)... Mais chut, gardons le secret, paraît que ça ne se voit presque pas !
Quand je vous dis que j'étais d'humeur architecturale ! Et ce fou rire que l'on a eu avec ce sacristain au téléphone... Super souvenir (gelé... il y avait un vent à écorner les boeufs) sur la basilique de la Fourvière.
– Aliette
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Lyon, la cathédrale Saint Jean par la face nord (20x30 cm, encre et gouache) |
La rencontre de tous ces styles différents du nôtre nous invitent à réfléchir, à tenter des expériences, ce dont témoigne cette pochade.
Venu de la peinture en atelier, sale et barbouilleuse, j’ignorais complètement l’illustration. Je me suis persuadé, avec l’impressionnisme, qu’il n’y a pas de lignes dans la nature. Évitant de dessiner d’abord pour colorier ensuite, je commence par chercher des masses de lumières. Cette manière apporte des plaisirs régressifs de patouillage, où la forme est comme une étoile que l’on cherche indéfiniment, se devinant au croisement des taches. Quand l’image se révèle, comme une photo dans son bain, on peut arriver au trait à la fin, en rehaussant de noir, ou de blanc, choisissant une forme parmi bien d’autres potentielles.
Beaucoup de croqueurs à Lyon pratiquaient plutôt à l’inverse, dessinant d’abord, pour mettre en couleurs ensuite. La qualité du résultat me força à revoir mon axiome. Certes, il y a peu de lignes dans un chat, dans une forêt, mais dans la ville, il y en a partout. En fait, notre réel n’est jamais purement naturel, il y a toujours de l’artificiel, et donc de la ligne, le dessin d’un autre : l’architecte des cathédrales, l’urbaniste des rues, et même celui qui a taillé les arbres. Il n’y a peut être pas de lignes dans la nature, mais nous en avons plein la tête.
Allant à l’encontre de ma tendance, j’ai donc commencé ici au trait. J’ai utilisé un pinceau à réserve plein d’encre chinoise à calligraphie, en éparpillant des petits traits sur la surface pour indiquer quelques points. J’ai encore peur de dessiner franchement les formes, j’ai la main trop fausse, du coup je sais que je vais regretter et vouloir me corriger ensuite, ou tout déchirer. On est au dessin comme à la vie. Je ne peux pas m’empêcher de gaffer, tout ce que je peux faire, c’est m’arranger pour que mes gaffes restent rattrapables. Ensuite j’ai pris une brosse de 4 cm de large, avec surtout de la gouache ocre jaune. Contrairement à l’encre dite “de Chine”, l’encre chinoise est soluble, elle a bavé dans le mouillé pour faire de l’ombre. Une fois le tout sec, comme c’est de la gouache, on peut reprendre quelques frontières au pinceau humide, pour préciser la forme.
Je souhaite à tous les croqueurs de vie d’avoir eu le même plaisir à changer leurs idées au contact des autres. Devant un écran, on reste souvent dans son goût, on perfectionne ce qu’on aime déjà. Par contre rencontrer quelqu’un, prendre plaisir à discuter, cela conduit à comprendre, et même à aimer des images qui ne nous attiraient pas avant.
– Frédéric