[ par Marion Rivolier ]
L’autre jour, je passe devant le Centre Pompidou et je devine, à travers les vitres, de grosses formes rondes blanches, jaunes, orange et rouges. Cela semble doux et mou. On a envie de s’y allonger. Il me semble avoir déjà vue une œuvre du même type, à la Biennale de Venise, peut-être ou au Palais de Tokyo à Paris. En la peignant depuis l’extérieur, je prends le temps de l’observer. J’aime son aspect aérien malgré sa monumentalité et le jeu de dégradé, de camaïeu de couleurs.
Sheila Hicks est peintre, elle peint avec ses doigts sur des toiles, des tissus, elle les couds, elle les perce, elle les écorche. Elle les tresse, elle construit l’espace avec des fils, elle le sculpte avec des ballots de matières textiles, de laines, de couleurs. Elle compose l’espace et elle le fait vibrer en couleurs, en textures et en lumières.
Au Centre Pompidou, elle présente une rétrospective de son travail: de petits formats encadrés comme des tableaux, des sculptures de fils et de laines, des carnets de croquis et de recherches et de grandes sculptures dans lesquelles on a envie de plonger!
Si on le regarde de face, c’est différent que si on le regarde en marchant. Le mouvement du visiteur donne vie au motif, à la couleur et à la lumière
Quelle est la forme de l’œuvre? Est ce qu’elle est définitive? Le processus est parfois plus important que le résultat.