[ par Mat Let ]
Vendredi soir
Assommé par ma semaine de travail, à moitié malade, je n’entame pas mon week-end du meilleur pied.
Et puis en rentrant de mes courses, je passe devant la conciergerie de quartier qui propose différents services. Ça tombe bien, ma machine à laver vient de tomber en panne, je leur demande s’ils ont un réparateur sous la main.
C’est alors que commencent à résonner les accords familiers d’un air de bossa nova : la conciergerie a organisé un petit concert de musique brésilienne pour se faire connaître et mettre l’ambiance dans le quartier.
Ça ne m’arrive que très rarement, mais je suis sorti sans mes carnets ! Mon réparateur de machine réservé, je fonce chez moi prendre mon matériel et je reviens croquer le kiosque et le concert.
J’ai pris un carnet trop petit pour cette scène et mon stylo est récalcitrant. Je ne suis pas très content du résultat, mais les gens de la conciergerie sont ravis et nous passons un moment très sympa. Je discute aussi avec les musiciens et fais la rencontre de Sylvain, qui m’invite à venir dessiner dimanche pendant les répétitions de son école de samba.
Pas sûr de pouvoir y aller, mais je quitte tout ce petit monde le cœur plus léger et le pied esquissant (très mal) quelques pas de samba.
J’avais repéré au kiosque hier une affiche pour un événement annuel que je rate à chaque fois : la fête du carré Versigny, durant laquelle plusieurs rues du quartier sont recouvertes de pelouse et envahies par les habitants.
J’y passe rapidement sur mon chemin pour aller m’acheter du matériel de dessin. La fête bat son plein, je ne promets de m’y arrêter au retour.
Dans le métro, je tombe à nouveau sur Sylvain, complètement par hasard. Il renouvelle son invitation et je ne peux qu’accepter, d’autant que l’école s’appelle « Aquarela de Paris », nom prédestiné s’il en est !
Au retour, me voilà rue Versigny, assis en terrasse, les pieds dans l’herbe. Il y a plusieurs petits concerts, des dizaines de personnes en train de siroter des verres et de pique-niquer sur la pelouse d’un jour. Quelques milliards d’enfants courent en tous sens.
Je suis frappé de voir à quel point mes voisins parisiens ont l’air heureux. Un vrai bonheur d’être là tous ensemble qui barre leur visage de ce grand sourire, dont ils sont habituellement si avares.
Stayvy, une petite fille de 9 ans accompagnée de sa famille installée près de moi a repéré que j’étais en train de « faire des dessins ».
- tu fais quoiiiiii ?
- Bah des dessins.
- Je peux regardeeeeer ?
- Bah ouais !
Et la voilà commente tous mes faits et gestes, s’amuse à faire la correspondance entre le monde réel et mon croquis.
Sa mère n’hésite pas une seconde : « Monsieur, vous pouvez nous dessiner tous les 4 et nous donner le dessin ? »
Je m’arme de mon plus grand sourire et dis que je dois d’abord finir mon dessin et que je suis fatigué.
À la fin du croquis, il me reste quand même un peu d’énergie. Je propose donc à la petite de faire son portrait. Elle qui bougeait dans tous les sens depuis une heure devient sage comme une image pendant que je la dessine. Je fais un petit portrait à l’encre.
Elle le regarde, perplexe :
- Bah, tu vas pas me colorier ?
Le portrait passe donc en couleur !
Pour fêter ça, ma voisine de table m’offre une bière.
Voilà ce qu’on appelle un bon samedi après-midi !
J’y passe rapidement sur mon chemin pour aller m’acheter du matériel de dessin. La fête bat son plein, je ne promets de m’y arrêter au retour.
Dans le métro, je tombe à nouveau sur Sylvain, complètement par hasard. Il renouvelle son invitation et je ne peux qu’accepter, d’autant que l’école s’appelle « Aquarela de Paris », nom prédestiné s’il en est !
Au retour, me voilà rue Versigny, assis en terrasse, les pieds dans l’herbe. Il y a plusieurs petits concerts, des dizaines de personnes en train de siroter des verres et de pique-niquer sur la pelouse d’un jour. Quelques milliards d’enfants courent en tous sens.
Je suis frappé de voir à quel point mes voisins parisiens ont l’air heureux. Un vrai bonheur d’être là tous ensemble qui barre leur visage de ce grand sourire, dont ils sont habituellement si avares.
Stayvy, une petite fille de 9 ans accompagnée de sa famille installée près de moi a repéré que j’étais en train de « faire des dessins ».
- tu fais quoiiiiii ?
- Bah des dessins.
- Je peux regardeeeeer ?
- Bah ouais !
Et la voilà commente tous mes faits et gestes, s’amuse à faire la correspondance entre le monde réel et mon croquis.
Sa mère n’hésite pas une seconde : « Monsieur, vous pouvez nous dessiner tous les 4 et nous donner le dessin ? »
Je m’arme de mon plus grand sourire et dis que je dois d’abord finir mon dessin et que je suis fatigué.
À la fin du croquis, il me reste quand même un peu d’énergie. Je propose donc à la petite de faire son portrait. Elle qui bougeait dans tous les sens depuis une heure devient sage comme une image pendant que je la dessine. Je fais un petit portrait à l’encre.
Elle le regarde, perplexe :
- Bah, tu vas pas me colorier ?
Le portrait passe donc en couleur !
Pour fêter ça, ma voisine de table m’offre une bière.
Voilà ce qu’on appelle un bon samedi après-midi !
Dimanche
Il m’a fallu une sacrée dose d’énergie pour m’arracher du canapé et rejoindre les musiciens en ce dimanche, après avoir participé au déménagement d’un couple d’amis le matin.
Je me rends au Studio Bleu, rue des petites écuries et découvre un monde insoupçonné de studios d’enregistrement, salles de mixage etc.
J’arrive dans la salle de la samba, les musiciens s’installent. Sylvain n’est pas encore arrivé mais je me présente et tout le monde m’accueille à bras ouverts, comme s’il était absolument normal que je sois là.
Par un heureux hasard, j’ai des bouchons d’oreille dans mon sac, sans quoi je n’aurais que difficilement pu rester : 30 percussionnistes dans une salle fermée, ça fait un peu de bruit.
Je m’échauffe avec quelques croquis assez moches au crayon de couleur pour rentrer dans le rythme et comprendre les mouvements des musiciens.
Quand l’un d’entre eux prend le micro, je me lance pour de bon : il fera un excellent premier plan !
Entre deux coups de pinceau, je me dandine. Ça n’aide pas trop à dessiner mais je ne peux m’en empêcher.
La scène est complexe, j’avance doucement, mais la séance dure trois heures, j’ai tout mon temps.
Quand j’ai fini mon dessin, une danseuse arrive. Sa rapidité et sa précision sont impressionnantes et inversement proportionnelles à ma capacité à les saisir. Je m’autorise quelques ratages dans mon petit carnet.
Et puis il est temps de partir ! Je retourne dans mon quartier en vélo, la tête encore remplie des rythmes de Rio de Janeiro.
J’ai passé un week-end plein de musique de dessins et de rencontres. Mon quartier m’a donné toute l’énergie nécessaire pour attaquer une nouvelle semaine !
Quant à ma machine à laver, le réparateur me confirme dès le lundi qu’elle a rendu l’âme...
Comme quoi les freins (fatigué, malade...) t'avaient donné une énergie magique ! Jamais fait appel à Lulu, je garde l'idée. Monique J.
RépondreSupprimerHeu ! je voulais dire "t'ont donné...". Monique J.
Supprimermerci Monique ! généralement c'est quand je n'ai pas d'énergie que dessiner me fait le plus de bien !
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