jeudi 27 décembre 2018

Peindre l'espace à grands coups de pinceaux!


Plonger dans la peinture, dans le geste, le mouvement, les circulations, c’est fantastique. Et ceci dans un lieu assez extraordinaire, le Collège des Bernardins, cette grande nef aux arches et croisées d’ogives dont la répétition emmène vers l’infini. On est pris dans une sorte de tourbillon grâce à l’architecture et la peinture.
Cette œuvre monumentale, "l’écho de la naissance des mondes", est celle de l’artiste Abdelkader Benchamma qui dessine dans l’espace pour le modifier, le transformer, donner de l’écho et le rendre insaisissable ! Lauréat du prix Occitanie-Médicis, il séjourne à la Villa Médicis jusqu'à mi-janvier.
Je suis sûre que l'on découvrira d'autres oeuvres de cet artiste dans les mois à venir.


Le Cube est une oeuvre de Scott Oster, mythique skate-boarder de Los Angeles. Je savais qu’il y aurait un ou plusieurs skaters le samedi après-midi au Bon Marché Rive Gauche, rue de Sèvres à Paris.
L’installation est impressionnante: un grand cube recouvert de miroirs avec une piste complète de skate. Grâce au revêtement réfléchissant, on a l'impression que ce cube est suspendu dans l'espace.
Le cercle central crée un cadre pour les escalators, il donne à voir le "va-et-vient" incessant des acheteurs dans le grand magasin.
On se perd ente le réel et le reflet dans les façades. C’est fascinant.
Et lorsque le skater se met à faire des figures, cela devient magique!


C'est une expo "Pop-Up", elle s'installe quatre jours, sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris: avec un grand barnum, beaucoup de Furoshiki et un décor envoûtant et hop, elle disparaît!
Je ne voulais pas la manquer et je n'ai pas été déçue, on y découvrait l'art d'emballer les objets, le Furoshiki, à la fois un art et une attitude, emballer avec un tissu plutôt qu'avec du plastique. C'est emballant, non?

Toutes ces expositions sont terminées aujourd'hui mais n'est-ce pas fantastique d'en garder la trace, les émotions et impressions à grands coups de pinceaux et couleurs éclatantes?

[aquarelles 21x60cm sur carnet aquarelle Hahnemühle ]

jeudi 20 décembre 2018

On the streets of la Butte aux Cailles

[ par Oludotun Fashoyin ]




It took an outing organized by Marie-Christine for me to get out and produce my first "serious" urban sketch following the summer break. The location? The Buttes aux Cailles neighborhood. I have always known it to be a lively and somewhat quaint area of Paris, with its cobblestone streets, colorful building facades, groovy bars and mellow cafés. But on that Saturday in early October, with fellow members of Urban Sketchers Paris, I was able to better observe and appreciate the neighborhood by sketching one of its streets. The experience was so enjoyable that I would return the following two Saturdays to create more "street art". My visual exploration of La Buttes aux Cailles started with the above view from Rue Buot. It had most of the things that I like in a subject : perspective, architectural variety, and just a little greenery. The icing on the cake was sketching on the sidewalk. That is as urban is it gets!



The following Saturday, I was back in the neighborhood. Agnès, a fellow Parisian sketcher, had shown me her sketch of a mural inspired by the popular Super Mario Bros video game, and being a Super Mario Bros lover in my early days, it was only fitting that I sketch the mural too. I found it on Rue du Moulinet, and sat across the street from it to get it in whole in my sketchbook.



For the third consecutive Saturday, I found myself in the Butte aux Cailles to draw. This time, the lucky street was the one sharing the name of the district. I set my stool down on the square on the western end of the street, named Place de la Commune de Paris. The view towards the Rue de la Butte aux Cailles offered a pleasing combination of greenery, buildings, and inclines, all in perspective.

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Au mois d'octobre, lors des derniers jours de l'été indien, je suis parti à la redécouverte de la Butte aux Cailles. Une premiere sortie organisée par Marie-Christine avait suscité en moi l'envie d'explorer davantage ce quartier pittoresque et animé à travers mes yeux de sketcher.

Chaque samedi, pendant trois semaines consécutives, j'ai porté mon regard sur une rue du quartier qui avait retenu mon attention : Rue Buot pour sa pente montante et descendante et la vue qu'elle offrait sur l'église Sainte-Anne, Rue du Moulinet pour la fresque inspirée des jeux vidéo de mon enfance qu'arborait l'un de ses immeubles et Rue de la Butte aux Cailles pour ses bordures d'arbres et d'immeubles qui se présentaient en perspective depuis la place de la Commune de Paris. Les sujets de dessin ne manquant pas dans ce quartier du 13ème arrondissement, je me vois bien arpenter encore ses rues à l'avenir, toujours avec mon carnet et mes feutres.

jeudi 13 décembre 2018

Sortir du métro, contre vents et marées humaines

 [ par Mat Let ]


Quand Claire Archenault m'a invité à participer à une exposition collective sur Paris avec d'autres Urban Sketchers (Brigitte Lannaud-Levy, Marion Rivolier, Delphine Priollaud et Anne Weber), j'ai tout de suite su que c'était l'occasion rêvée de réaliser mon vieux projet : dessiner Paris depuis les sorties du métro.

Pour le premier croquis, je m'installe à deux pas de chez moi, à Jules Joffrin. Et là, je perçois rapidement la difficulté de mon idée ! D'abord, la perspective de la sortie de métro avec les rampes et les escaliers n'est pas facile à retranscrire. Ensuite, je ne suis pas habitué au format imposé pour l'expo (A3) et enfin : je suis au milieu du passage, en plein courant d'air. Heureusement que je fais ce croquis en plein été...
Au bout d'une heure debout, luttant contre les gens et le vent, je n'en peux plus ! Je reviens donc quelques jours plus tard finaliser le croquis.


J'avais repéré la sortie de la station Jourdain depuis longtemps : depuis les escaliers, on ne voit que l'église, massive, ce qui donne l'impression que l'on sort sur la place d'un village.
Ce que je n'avais pas prévu, c'est que l'escalier laisse à peine assez de place à deux personnes pour passer de front. L'employé de la RATP qui est au guichet vient faire sa pause cigarette à côté de moi et m'encourage. Les usagers du métro sont eux nettement moins enthousiastes quant à mon projet et j'écope de quelques regards noir et même d'un "Vous pourriez pas vous mettre ailleurs ?!" (la réponse est non).
On dirait bien que ma résistance ne me permet pas de dessiner plus d'une heure debout dans des escaliers. Il me reste pas mal de boulot, donc je reviens quelques temps plus tard et suis même obligé, je l'avoue, de finir les couleurs à la maison.


Troisième acte à Lamarck-Caulaincourt. J'aime cette sortie, qui est presque trop typiquement parisienne pour être honnête avec le café le Refuge, le kiosque et les escaliers très montmartrois qui sont là pour vous accueillir.
Cette fois-ci, je suis mieux installé (au moins je ne suis pas dans les marches). Mais l'été est fini et dans le vent de l'automne avec ma petite veste de mi-saison, je ne tiens d'abord que 20 minutes, à peine le temps nécessaire à tracer mes lignes principales !
De retour quelques jours plus tard, je suis nettement mieux équipé contre le froid (manteau à capuche, grosses chaussures et chaussettes en laine... c'est fou comme on peut se refroidir quand on est statique). Le croquis se déroule nettement mieux, si l'on omet l'atroce odeur d'un mégot mal éteint qui brûle dans le cendrier, juste à côté de moi...


L'expo est dans quelques jours, je dois vite finir mon quota de dessins (au final, je serai celui qui a produit le moins...). Vite, je cours à Saint-Georges avec sa belle grille ouvragée qui donne directement sur la place.
C'est fou ce que la lumière est différente par rapport à celle de cet été, même s'il y a quelques palmiers sont là pour rappeler à des temps meilleurs.

Pour ce dessin, il me semble avoir réussi à capter l'atmosphère d'automne... Il reste tant de stations qui offrent des points de vue intéressants sur la ville, mais je suis tout de même un peu moins motivé pour continuer sans l'échéance de l'expo !
Peut-être sur un autre format ou alors à l'encre, qui dessinera verra !

jeudi 29 novembre 2018

Alla Felicità, tutto va bene !

[ par Carnets d’Agnès ]



La première fois que j’ai voulu y aller, c’était au printemps, peu après l’ouverture de ce géant de la restauration, un soir à l’apéro. Jamais je n’aurais imaginé que la file d’attente serait si longue… j’ai rebroussé chemin. Une autre fois, c’était un après-midi caniculaire, et j’ai dû encore renoncer à pénétrer dans ce lieu sacré à cause de l’attente... sans pour autant m’avouer vaincue !
Donc un beau jour d’été je suis arrivée dès l’ouverture. Et quelle surprise de découvrir ce lieu fantastique, immense (4 500 m² disent-ils ?) et magique ! Des wagons de train (si, si…), des stands de cuisine, des chaises longues, des tables et chaises dépareillées, des espaces plus intimes dans la bibliothèque, une hauteur sous plafond vertigineuse avec une structure en métal digne des plus jolies gares, des ballons gigantesques, des arbres… C’est la lumière qui me frappe d’emblée. Car de l’extérieur, on n’imagine pas que cet endroit puisse être aussi lumineux.
Enfin confortablement installée, et après un repas italien (bien sûr), je choisis de croquer les wagons, enguirlandés de petites lumières joyeuses, posés sur de jolis tapis douillets et servant de décor à d’infinies conversations… Quel plaisir…Je ne sais plus où donner de la tête, mon pinceau joue avec les couleurs…
Ensuite, j’y suis retournée plusieurs fois pour parler peinture, voyages, projets… Et puis j’ai pensé que partager ce lieu avec tous ceux qui voudraient me rejoindre pour croquer serait une bonne idée. Cette fois, j’ai dessiné en prenant un peu de hauteur, loin du tumulte et de l’agitation. Perchée sur la mezzanine, c’est un autre décor, la structure de béton offre l’ancrage rassurant, les ballons sont plus présents, comme pour inciter à la rêverie, au jeu, à l’échappatoire…

jeudi 22 novembre 2018

Premiers frimas au parc des Buttes-Chaumont

[ par Urban Sketchers Paris ]


dessin de Anne Weber

Les Urban Sketchers parisiens s'étaient donné rendez-vous chez Rosa Bonheur, la guinguette du parc des Buttes Chaumont par un beau samedi après-midi ensoleillé.
Attirés par les belles couleurs automnales, tout le monde s'est éparpillé dans le parc pour trouver le spot idéal, celui qui lui permettrait de dessiner tout en lézardant au soleil. Et oui, le sketcher sait qu'en ce mois de novembre les dessins réalisés en plein air vont commencer à se faire rares et qu'il faut profiter des moments propices.

dessin de Sophie Voisin

Trois d'entre nous se sont retrouvés à l'entrée principale du parc, près de la mairie du XIXe arrondissement ; Sophie qui avait préparé une feuille avec des taches d'aquarelle jaune pour croquer des arbres a vite trouvé son bonheur devant un platane.

dessin de Oludotun Fashoyin

Anne et Oludotun se sont concentrés sur l'architecture des bâtiments qui les environnaient : le pavillon Armand Carrel et la mairie que l'on aperçoit derrière les grilles du parc, tout en essayant de faire ressortir les contrastes bien marqués.

dessin de Béatrice Kluge

Béatrice quant à elle, s'est installée sur un banc au soleil devant une belle percée entre les arbres et dans son dos les commentaires bienveillants de promeneurs. Elle se réjouissait des couleurs de l'automne qui filtraient à travers un arbre déjà sans feuilles et de la sensation d'espace grâce aux immeubles à l'arrière plan.

Après une bonne heure de dessin, le froid s'est rappelé au bon souvenir des sketchers immobiles et tout le monde s'est ensuite retrouvé au Rosa Bonheur pour un chocolat chaud bien mérité ! 

jeudi 8 novembre 2018

La promenade au fil des sculptures de Rodin continue... 2/2

[ par Urban Sketchers Paris à l'invitation de Marion Rivolier ]



Béatrice Kluge :
En arrivant dans cet endroit charmant cet après midi d'octobre sous un doux soleil avec un agréable souffle automnal, j'avais envie de me trouver un coin dans le jardin.
Après avoir effectué le tour du propriétaire, j'ai opté pour ce cadrage que j'ai trouvé amusant. Était-ce la vue de ce Penseur perplexe s'interrogeant sur les gens face à lui avec leur carnet, ou bien était-ce à l'inverse les dessinateurs cherchant à percer le mystère du célèbre Penseur ? Drôle de face à face.


Oludotun Fashoyin :
Cela me faisait plaisir de sortir de Paris pour un SketchCrawl pour une fois. Encore plus pour un endroit que je n'avais jamais visité : le musée Rodin de Meudon. J'ai toujours adoré celui de Paris, et j'ai beaucoup apprécié la découverte de son antenne meudonnaise. L'espace de celle-ci est plus grand, et je n'ai pas eu le temps de tout voir, mais j'aimerais bien y retourner. Ce qui m'a inspiré le plus, c'était le célèbre Penseur installé dans le parc, beaucoup moins bordée d'arbres que la réplique au musée à Paris. Ca apportait espace, paix, et liberté, le tout propice à la réflexion. Par ailleurs, avec la ville de Boulogne-Billancourt visible au loin, la sculpture avait un emplacement parfait pour un dessin.


Carnet d'Agnès :
Meudon semblait si loin... mais quel plaisir de se retrouver en pleine campagne, surplombant l'agitation parisienne, sous un soleil inespéré...
Un monde fou dans les jardins, les allées, autour des bustes inanimés, à croquer cette maison sublime, ses scultures pleines d'émotion... J'avoue qu'entre l'une et les autres, je n'ai pas pu choisir... Une très belle journée pleine de surprises, avec la découverte de ce merveilleux musée, la rencontre d'amateurs venus d'ici et là-bas (Angoulème, Bordeaux...), de petits nouveaux émerveillés, et de dessinateurs émérites "en vrai", enfin...
Vivement la prochaine


[ photographies Musée Rodin / Louise Allavoine - 2018 ]

Marion Rivolier :
Comme je vous l'ai dit dans le précédent article, nous avons été photographiés, pendant toute la journée, par Louise Allavoine. Un grand merci à elle et au musée Rodin de nous laisser en publier quelques-unes ici. Et merci pour son magnifique travail.


La galerie des plâtres est superbe, j'ai aimé jouer avec le blancs et gris colorés et la douce lumière qui pénétrait par les grandes fenêtres. Le plus difficile à l'aquarelle, est de laisser assez de blanc pour exprimer la blancheur des plâtres, et surtout ne pas alourdir, boucher cette lumière par trop de détails ou de couleurs. Il faut vraiment travailler sur le rapport entre les sculptures et le fond. c'est ce dernier qui permet de les mettre en exergue. 
J'ai voulu n'exprimer que l'essentiel pour que l'on sente la force et la puissance des sculptures de Rodin.

[ photographies Musée Rodin / Louise Allavoine - 2018 ]

Et voici la photo finale avec la plupart des participants de la journée !
Merci à tous, c'était une merveilleuse journée.

lundi 5 novembre 2018

Merveilleuse journée d'automne au musée Rodin de Meudon 1/2

[ par Urban Sketchers Paris à l'invitation de Marion Rivolier ]


[ photographies Musée Rodin / Louise Allavoine - 2018 ]

Le groupe Urban Sketchers Paris a été invité à passer le 61ème SketchCrawl au musée Rodin de Meudon. Nous avons été chanceux car le temps était idéal et la lumière splendide! Nous étions plus d'une soixantaine à visiter ce lieu superbe avec les sculptures d'Auguste Rodin dans tous leurs états.
Nous avons été photographiés, pendant toute la journée, par Louise Allavoine. Un grand merci à elle et au musée Rodin de nous laisser en publier quelques-unes ici. Et merci pour son magnifique travail.



Claire Archenault :
Le plâtre de Balzac qui domine le Parc de la Maison de Rodin à Meudon, a sans doute été une des sculptures les plus controversées du maître, commande refusée et critiques de ses contemporains.
Cette statue a été surnommée le Menhir, et comparée à un bloc de sel. Aujourd'hui encore les visiteurs ne se privent pas de lui trouver un coté monstrueux.
Sa version en bronze n'a été fondue qu'après la mort du sculpteur .
Assise dans le Parc aux rayons d'un soleil automnal de fin d'après-midi, je croque ce "monolithe au regard visionnaire", enveloppé dans sa robe de bure, et le regard tourné vers la modernité.
Il est d'une blancheur éclatante...


Marie-Christine Compan :
C'était une très belle journée. Merci
Un lieu magnifique que j'ai découvert. Et des arbres rares.


Sophie Voisin
Venir de Paris au musée Rodin de Meudon n’est pas une mince affaire quand on n’est pas motorisé, mais le jeu en vaut la chandelle. Dans la douceur de cet après-midi d’octobre, les pelouses sont piquetées de dessinateurs, en groupe ou en solo. Je me pose dans l’ombre de la statue de Balzac dont la tête puissante regarde la villa des Brillants. Quelques papotages, un autre dessin dans la galerie des plâtres et la journée dans ce beau lieu paisible est déjà terminée. De la terrasse de l’atelier on voit scintiller la ville au loin. Le jour décline, il est temps de rentrer.

Annick Botrel :
J'ai beaucoup apprécié de dessiner à l’extérieur et au vert par un temps si extraordinaire.
J'aime les musées à ciel ouvert. Les sculptures de Rodin dont émanent tant de puissance et d'emotion
s’intègrent particulièrement bien dans ce vaste espace paysager dominant Paris.
Un sketchcrawl réussi où nous étions nombreux sans être à l’étroit et où j'ai eu plaisir à revoir les anciens et connaitre certains nouveaux.

[ photographies Musée Rodin / Louise Allavoine - 2018 ]

jeudi 1 novembre 2018

Les Soirées Dessinées croquées sur le vif à la Cité de l'archi!

[ par Urban Sketchers Paris à l'invitation de Marion Rivolier ]


[aquarelle de Marion Rivolier] 
Marion :
Nous avons déjà organisé plusieurs rencontres lors de nocturnes à la Cité de l’architecture. C’est toujours un moment particulier fait d’échanges et de partage. Lorsque Pauline Robert m’a proposé d’être les invités d’honneur de la Soirée Dessinée du 11 octobre, j’ai sauté sur l’occasion de passer une nouvelle soirée extraordinaire.
En début de soirée, nous étions une grosse quinzaine à nous installer autour du grand panneau installé au milieu de la galerie des moulages. Une douce lumière pénètre par les grandes fenêtres. Les trois artistes se mettent à travailler : l’un d’entre eux brandit un grand pinceau avec lequel il met en place un bâtiment moderne. Les autres traitent de détails d’architecture plus ancienne. Ils sont concentrés, et travaillent en musique. Nous nous sommes installés autour d’eux et nous les croquons sous tous les angles. J’aime beaucoup voir les œuvres en train de naître, c’est passionnant.


La soirée continue avec d’autres arrivants, des visiteurs curieux et de nouveaux dessinateurs , des sketchers mais aussi des dessinateurs. Un grand papier est installé de l’autre côté du panneau et trois nouveaux artistes s’attaquent à d’autres sujets.

[dessin de Béatrice Kluge] 
Béatrice :
C'était une ambiance étonnante; un grand espace haut de plafond, coupé par ce mur de dessinateurs.
Dessiner des gens qui dessinent présente un avantage certain : ils ne bougent pas trop. Mais je ne me suis pas aventurée à reproduire leur dessin en évolution en même temps que le mien.



[aquarelle de Claire Archenault] 
Claire :
Dans l'écrin de la Cité de l'Architecture, au milieu des sculptures du Moyen-Age roman, les artistes des "Soirées Dessinées" commencent plusieurs réalisations en grand format, chacun avec son propre thème et technique. C'est un beau moment d'énergie partagée, l'un avec un pinceau de théâtre, l'autre avec un stylo bic, le troisième avec une plume, qui se concentrent pour reproduire en direct leurs maquettes. Quoi de plus tentant que de capter leur gestuelle! C'est aussi rapide qu' une séance de modèle vivant, quelques taches de couleur pour saisir ce moment. au milieu de nombreux Urban Sketchers Parisiens venus comme moi à l'invitation du Musée. Et la musique nous accompagne…

[dessin de Delphine Priollaud-Stoclet]
Delphine :
Sous le regard des saints et des gisants, tantôt goguenards, parfois intimidants, je me livre à une expérience inédite : dessiner sur le vif des dessinateurs le temps d’une performance graphique inédite. Jolie mise en abîme ou métaphore de l’arroseur arrosé… je ne sais pas.
Les artistes du collectif Les Soirées dessinées peignent, imperturbables. Surgissent alors angelots de grisaille, élévations encrées, lignes de fuite.
Un peu déstabilisée par toutes ces dimensions qui s’emmêlent, celles du carnet intime et de la performance affichée, je navigue moi aussi dans l'espace.

[dessin de Oludotun Fashoyin]
Oludotun :
Ayant été absent aux soirées de dessin précédentes à la Cité de l'Architecture, j'ai décidé cette fois d'être au rendez-vous. Une Galerie des moulages bien éclairée, des artistes invités déjà à l'oeuvre, des dessinateurs appliqués dispersés autour d'eux, le cadre était bien studieux. L'idée de rejoindre la plupart des gens qui dessinaient les artistes au travail me titillait, mais pas suffisamment. J'ai alors regardé autour de moi et fini par trouver mon sujet dans un ensemble de sculptures installé devant une fenêtre depuis laquelle on pouvait admirer le sommet de la tour Eiffel, au fond des arbres du jardin du Trocadéro.

lundi 29 octobre 2018

Boulogne-Billancourt passé et présent

[ par Annick Botrel ]



Dans mes pérégrinations autour de chez moi, je suis tombée sur cette petite bicoque. Enchâssée entre des immeubles modernes, elle résiste encore la modernisation du quartier. Jusqu'à quand ? Elle est sans doute un vestige de l'activité de blanchisserie de la ville. En tous cas, ce contraste surprenant m'a beaucoup ému.


Autre quartier, autre genre. L'espace Landowski, construit dans en 1990, est un clin d'œil au passé architectural des années 30. Son avancée en forme de proue de paquebot ressemble à la Villa Ternisien construite par Pingusson en 1936.


Un air de ressemblance aussi pour l'Angle, ex-bâtiment de l'Equipe, construit en 2008 dans le nouveau quartier du Trapèze. 


Et voici l'inspirateur des deux précédents immeubles. Rien ne se crée, tout se transforme !

lundi 22 octobre 2018

Quand la place des Peupliers est rebaptisée

[ par Carnets d'Agnès ]



Incroyable qu’en ce mois de septembre la température soit encore digne des grands étés ! Ça fait un bien fou et on en profite pour emmagasiner un max de soleil avant les jours gris…

Je choisis cette jolie place que je connais pour y être passée à quelques occasions, notamment avec mon fils, que j’avais accompagné dans la petite clinique pour un IRM du genou droit… Ce quartier regorge de pépites architecturales et j’avoue qu’il est difficile de choisir ! Néanmoins, je préfère m’abriter sous un arbre, à l’ombre, et choisis de déployer mon mini siège contre le square du centre de la place. Au n°7, une petite maison gracieuse, élégante, avec ses grandes fenêtres arrondies, son joli toit d’ardoises, attire mon attention. Voilà, c’est elle qui me choisit. En plus, elle est déjà encadrée : un réverbère parisien à sa gauche, un arbre presque effeuillé à sa droite (parce qu’il a beau faire grand soleil, les feuilles commencent à se disperser). Cela me fait un joli « cadre de circonstance ».
Le square émet des rires d’enfants, des papotages de mamans, et toutes ces bribes me bercent… Je commence par un petit croquis sur mon carnet. En noir et blanc. Avec un petit plan, car j’adore l’idée de cette étoile et toutes ces rues qui en partent… ou y arrivent…

Très vite, j’ai envie de couleurs. Je passe au grand format. Des enfants bien élevés passent et demandent l’autorisation de regarder, ce que j’accepte bien évidemment. Ils aiment, vérifient quand même si j’ai bien tout mis, le nombre de fenêtres, leurs petits carreaux, les branches de l’arbre… et valident.
Au moment de mettre la légende et la petite explication que j’aime ajouter, surprise : je découvre que cette place créée en 1910 n’est pas la Place des Peupliers comme je l’appelle depuis que je la connais, mais la Place de l’Abbé Georges Hénocque, aumônier et résistant pendant la seconde guerre mondiale ! En plus d’avoir pris du plaisir, je m’instruis… et j’en apprends tous les jours. Quelle chance !

Et si je revenais sur cette place ? Et si je proposais à tous les Urban Sketchers Paris de s’y retrouver? Quelle bonne idée…

lundi 15 octobre 2018

Outdoors at lunchtime in Courbevoie

[ par Oludotun Fashoyin ]




At a USK Paris outing at Ground Control in early May, I met Stéphanie, a fellow sketcher. There was one particular thing that I learned during our encounter: we both worked in the Courbevoie part of the la Défense area. Our workplaces were barely 150 meters apart. Then came the obvious question: why not meet to sketch at lunchtime in the area?

Our first meeting took us to the park named Square Henri Regnault. Inaugurated in 2013, this park was designed in close coordination with the residents of the three apartment buildings that surround it. Stephanie and I found a suitable spot for drawing on a bench that laid in the shade beside central pathway linking both entrances to the park. In spite of the numerous plum, maple, and ash trees around, what caught my eye was a lamppost along the pathway amidst a background of skyscrapers.



One of my next meetings with Stéphanie took place in Parc du Millénaire. It was summertime, and we got to witness how popular the park was. Between groups of kids taking part in games with ‒ and without ‒ adult supervision and teams of employees having picnics on the wide-open, oval lawn, the park was abuzz with life. While Stephanie took to a sun-drenched bench directly facing the lawn, I took refuge in the shade of trees across the lawn, close to the playground. Branches and trees all over the place, I decided to outline them so that I could focus on the landscape below.



My last sketching entry into parks in Courbevoie close to work was a solo trip to Parc Jacques Cartier. No stranger to picnickers like Parc du Millénaire, this park affords an equally leisurely vibe, with its installations of musical instruments immediately available to visitors. Among the ensemble you can find five tom-tom drums, an xylophone, and a carillon. Naturally, I resisted the temptation of creating music to sketch a view of the Faubourg de l'Arche neighborhood in the background from a secluded and shaded park bench.

I must credit Stéphanie for this foray into sketching in Courbevoie, as well as for her encouragements in using ink directly without making pencil outlines beforehand. Lunchtime at work has since become a nice opportunity to capture the environment around me through art.

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Après avoir fait connaissance de Stéphanie, une sketcheuse parisienne qui comme moi travaille à Courbevoie, j'ai sauté sur son invitation de passer des pauses déjeuner à dessiner ensemble dans "notre quartier". Nos sorties nous ont amenés à découvrir des espaces verts qui embellissent notre cadre de travail dans la partie ouest de la ville. Ensemble, nous avons visité le square Henri Regnault et le parc du Millénaire, avant que je tente l'aventure en solo dans le parc Jacques Cartier. De la fin du printemps jusqu'au début de l'automne, j'ai réussi à trouver des coins à l'ombre et à l'abri du monde pour achever trois croquis. Se retrouver à quelques pas du travail pendant l'heure du déjeuner pour croquer, ensemble ou seul, me permet non seulement d’oublier temporairement le travail, mais aussi d'apprécier un peu plus l'environnement qui m'entoure, où des gens prennent plaisir à jouer, à pique-niquer, ou tout simplement se reposer.

lundi 8 octobre 2018

Le 61ème SketchCrawl, c’est samedi 20 octobre au Musée Rodin de Meudon

[ par Urban Sketchers Paris ]


[aquarelle de Marion Rivolier ]

Le groupe Urban Sketchers Paris a été invité par le Musée Rodin de Meudon à dessiner le samedi 20 octobre. C’est la résidence et atelier d’Auguste Rodin avec ses œuvres exposées dans des intérieurs rénovés. Elle se situe au 19 avenue Auguste Rodin - 92190 Meudon.

RDV à 13h : pour un pique-nique tous ensemble dans le parc du Musée. Puis nous pourrons visiter et dessiner dans les différents lieux : la maison de Rodin, la magnifique galerie des plâtres, l'atelier des Antiques et bien-sûr, le parc. Prévoir son pique-nique car il n’y a pas de café sur place. En cas d’intempérie, nous pourrons nous retrouver pour déjeuner (vers 12h) à "L'araignée au plafond", 3 Avenue Paul Bert, 92190 Meudon, entre le RER C et le musée.

RDV à 17h30 : pour partager nos dessins, boire un verre et échanger, nous nous retrouverons au Café bar "Le Percy" à l’angle de la rue des Monts et de l’avenue Henri Barbusse (juste à côté de l’arrêt de bus 190 pour Mairie d’Issy les Moulineaux)

Pour venir au musée :
R.E.R : Meudon Val Fleury (ligne C)
puis bus n°169 (arrêt Paul Bert)
Métro: Mairie d’Issy (ligne 12)
puis bus 190, 290, 169 (arrêt hôpital Percy)


Ce rendez-vous est gratuit et ouvert à tous, alors retrouvons-nous nombreux !


[photo et aquarelle de Marion Rivolier ]

The Urban Sketchers Paris group was invited by Musée Rodin de Meudon to draw on Saturday, October 20th. It is the residence and studio of Auguste Rodin with his works exposed in renovated interiors. It is located at Auguste Rodin Avenue 19 - 92190 Meudon.
Meeting at 13h: for a picnic all together in the park of the Museum. Then we can visit and draw in the different places: the house of Rodin, the magnificent gallery of plasters and of course, the park. Plan a picnic because there is no café on site. In case of bad weather, would have lunch in "L'araignée au plafond", 3 Avenue Paul Bert, 92190 Meudon, between the RER C and the museum. 
Meeting at 17h30 : to share our drawings, have a drink and exchange, we will meet at the Café bar Le Percy at the corner of the Rue des Monts and avenue Henri Barbusse (right next to the bus stop 190 for Mairie d'Issy les Moulineaux) 

To come to the museum: 
R.E.R: Meudon Val Fleury (line C) then bus n ° 169 (Paul Bert stop) 
Metro: Mairie d'Issy (line 12) then bus 190, 290, 169 (Percy hospital stop) 

This meeting is free and open to all, so let's meet again next Saturday!

lundi 1 octobre 2018

Alex, un américain à Paris. Première rencontre

[ par Alex Hillkurtz. Propos recueillis par Brigitte Lannaud Levy ] 




Sur la toile, ses dessins élégants de la capitale n'ont pas pu vous échapper. Son style, son trait, sa touche, sa palette, ses sujets sont reconnaissables entre tous. Et surtout il saisit Paris sur le vif au rythme soutenu d'un visiteur qui en est tombé amoureux. Il s'appelle Alex Hilkurtz, il est anglais de naissance mais vit depuis toujours sur la côte ouest des Etats-Unis. Nous sommes nombreux à suivre son travail. Très actif sur les réseaux sociaux, il y est généreux en échanges et vient tout juste de dépasser les 25.000 followers sur Instagram. En séjour longue durée à Paris, nous saisissons cette opportunité pour le rencontrer et lui demander de nous rejoindre dans le groupe Urban Sketchers Paris pour partager sur notre blog: son regard, sa pratique, ses réalisations. Nous nous rencontrons café de la Mairie place Saint Sulpice. Et comptons bien le suivre au fil des mois, de dessin en dessin.

Brigitte : Ce premier croquis d'un immeuble de la rue Soufflot que tu nous présentes aujourd'hui est celui de ta carte de visite. En quoi est-il emblématique de ton travail? 

Alex : Cela fait 25 ans que j'oeuvre dans le cinéma en tant que "story-board artist " à Hollywood. Dans cette pratique professionnelle je croque surtout des scènes de personnages en action. Pas moins de 40 réalisations par jour, ce qui est une astreinte et une pression très forte. La cadence est lourde. Aussi quand je dessine pour mon plaisir, c'est l'architecture qui me passionne avant tout. En particulier celle de Paris que je trouve très belle. M'y consacrer, en prenant mon temps est récréatif. C'est presque méditatif pour moi.

Brigitte : Pourquoi ce bâtiment précisément?

Alex : Il est typique de l'architecture parisienne. Dans ce cas précis, c'est plutôt la lumière dans laquelle il baignait qui m'a attiré. Cette ombre portée de l'immeuble en face qui semblait monter tout doucement d'étage en étage, m'a interpellé. Cela m'a plu de saisir cette fin d'après midi où la clarté s'estompe tout doucement.

Brigitte : On remarque un léger réhaut blanc sur la façade et dans le ciel.

Alex : Oui car le papier que j'ai choisi est teinté. Du coup j'utilise un crayon de couleur blanche qui me permet d'éclaircir mon croquis, de lui apporter de la lumière.

Brigitte : Sur beaucoup de tes dessins, comme sur celui-ci, il y a ce cercle brun et ces éclaboussures immédiatement reconnaissables comme une signature. Peux-tu nous en dire plus? 

Alex : J'aime souvent dessiner depuis les terrasse de café autour d'un double expresso ou d'un crème. Cette marque est celle du café que je viens de déguster que j'imprime sur le papier avec le fond de ma tasse une fois mon croquis fini. Je trouve que cela donne vie à mon dessin, ça immortalise le moment que je viens de passer. Je ne l'utilise pas toujours. C'est le dessin lui même qui réclame d'être estampillé de cette façon ou non. Parfois je vais jusqu'à tremper mon pinceau dans le marc de café pour ombrer mon dessin. C'est aussi une façon de ne pas trop me prendre au sérieux, comme un clin d'œil au moment présent.



Avant de nous quitter Alex nous confie cette citation d'Edgar Degas qui lui tient particulièrement à coeur et qu'il aime partager: " L'artiste ne dessine pas ce qu'il voit, mais ce qu'il doit faire voir aux autres".
Rendez-vous pris le mois prochain, pour parler de sa palette.

jeudi 27 septembre 2018

Les Journées du Patrimoine en Essonne

[ par Agnès Selles ]



Pour les Journées du Patrimoine, j'ai renoncé aux longues files d'attente devant les monuments de Paris pour aller découvrir des lieux moins connus, mais proches de chez moi.
Le matin c'est à Juvisy que je me suis rendue pour visiter et dessiner l'observatoire de Camille Flammarion.
C'est une ancienne auberge de 1730 qui servait de relais à la Cour du roi quand elle se rendait à Fontainebleau, et devenue après un relais de poste. Napoléon y a passé une nuit.

Un admirateur de Camille Flammarion lui a offert ce bâtiment et celui ci lui a rajouté une coupole pour le transformer en observatoire. Une tour crénelée a également complété l'ensemble. Cet  observatoire est resté un lieu de recherche scientifique jusqu'à la seconde guerre mondiale.
J'ai pu jeter un coup d'oeil dans la lunette astronomique pour y observer le soleil bien présent ce jour là.


L'après-midi direction Montgeron et le parc du Château de Rottembourg. Ouvert qu'un jour dans l'année, il ne fallait pas rater cette occasion !
Ce château a appartenu à un ami de Claude Monet. Ce dernier y a peint quatre toiles pour décorer le salon, dont les célèbres "Dindons", aujourd'hui au Musée d'Orsay.

Le château ne se visite pas. L'intérieur a été transformé pour accueillir des prêtres à la retraite.
Pour les Journées du Patrimoine, l'école municipale d'arts plastiques proposait une animation et les chevalets attendaient patiemment les peintres qui n'ont pas tardé à arriver.