[ par Annick Botrel ]
Je déteste les fêtes et la fièvre acheteuse qui va avec... sauf les sapins. Il deviennent les stars de la saison. Chaque marque, magasin, place ou marché de Noël rivalise de créativité et de somptuosité. C'est au fond la fête à la paillette et le triomphe du cône dans tous ses états pour mieux supporter les jours gris et courts. Il y en a pour tous les goûts : naturels ou fabriqués, sobres ou clinquants, gigantesques ou minuscules, etc mais tous brillent de mille feux. Ce qui n'est pas simple à traduire en dessin.
Celui des Galeries Lafayette est un véritable monument sous la verrière colorée. Magique ! Comment traduire ces éclats de lumière multicolores ? Après une rapide ébauche pour mettre en place le sapin, et surtout la structure de la voûte, j'ai commencé à mettre la couleur. Finalement, j'ai abandonné l'idée de départ de préciser au feutre les éléments. Pas nécessaire. Ici la couleur structure l'espace.
Celui du parvis de Notre-Dame est majestueux mais beaucoup plus sobre et classique. Ici pas d'ostentation sur un emplacement religieux. Et pas vraiment eu envie de m'attarder dans le froid. Donc croquis rapide.
Ceux du Bon Marché m'ont enchanté mais posé beaucoup de souci d'un point de vue valeurs. L'idée de transformer ces cônes verts en parapluies à l'envers est du plus bel effet. La blancheur de l'ensemble était le meilleur atout pour mettre en avant les sapins très sombres. Mais cette blancheur ambiante était difficile à transcrire. La structure des escalators ne pouvait se dessiner clairement que sur des espaces plus sombres.
Enfin, à Boulogne-Billancourt, le traditionnel sapin de Noël trône au milieu de la Place Marcel-Sembat. Il semble régir, comme un agent de la circulation, le flot incessant de voitures. Ce n'est pas un séquoia mais sa hauteur est impressionnante. En fait, c'est un mât, sur lequel sont accrochées des plateformes cylindriques en diamètre dégressif. Ces plateformes accueillent une trentaine de sapins de taille normale jusqu'au sommet. Serrés les uns contre les autres, ils ne font qu'une masse d'où cet effet de taille XXL.
Et pour l'anecdote, mais sans dessin, je suis passée avenue Montaigne, pour moi la plus belle avenue de Paris, loin devant les Champs Elysées. Dior a habillé sa devanture d'une incroyable sapin tout blanc composé d'une vingtaine d'animaux sauvages enchâssés dans des guirlandes et feuilles de papier. Le tout pesant 750 kg et ayant nécessité 7 jours de montage ! Somptueux, incontournable et impossible pour moi à dessiner. Qui veut relever le challenge ? L'éclairage de l'avenue est tout aussi aussi magique. Les arbres, sans feuilles, habillés de multitudes de leds, ressemblent à une forêt de Prunus en fleurs. Finalement, les sapins m'aident à passer les fêtes !
En attendant de vous revoir, je souhaite à tous les sketchers parisiens et du monde entier une très belle année 2019.
Merci Annick pour ton commentaire sur "la fin du sapin". Les tiens sont dans leur splendeur de Noël. J'aime aussi ces sapins lumineux. mais leur fin sur le trottoir renvoie tellement à cette surconsommation. Alors s'il n'a pas l'odeur, je préfère les faux et les faits mains !
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