jeudi 27 décembre 2018

Peindre l'espace à grands coups de pinceaux!


Plonger dans la peinture, dans le geste, le mouvement, les circulations, c’est fantastique. Et ceci dans un lieu assez extraordinaire, le Collège des Bernardins, cette grande nef aux arches et croisées d’ogives dont la répétition emmène vers l’infini. On est pris dans une sorte de tourbillon grâce à l’architecture et la peinture.
Cette œuvre monumentale, "l’écho de la naissance des mondes", est celle de l’artiste Abdelkader Benchamma qui dessine dans l’espace pour le modifier, le transformer, donner de l’écho et le rendre insaisissable ! Lauréat du prix Occitanie-Médicis, il séjourne à la Villa Médicis jusqu'à mi-janvier.
Je suis sûre que l'on découvrira d'autres oeuvres de cet artiste dans les mois à venir.


Le Cube est une oeuvre de Scott Oster, mythique skate-boarder de Los Angeles. Je savais qu’il y aurait un ou plusieurs skaters le samedi après-midi au Bon Marché Rive Gauche, rue de Sèvres à Paris.
L’installation est impressionnante: un grand cube recouvert de miroirs avec une piste complète de skate. Grâce au revêtement réfléchissant, on a l'impression que ce cube est suspendu dans l'espace.
Le cercle central crée un cadre pour les escalators, il donne à voir le "va-et-vient" incessant des acheteurs dans le grand magasin.
On se perd ente le réel et le reflet dans les façades. C’est fascinant.
Et lorsque le skater se met à faire des figures, cela devient magique!


C'est une expo "Pop-Up", elle s'installe quatre jours, sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Paris: avec un grand barnum, beaucoup de Furoshiki et un décor envoûtant et hop, elle disparaît!
Je ne voulais pas la manquer et je n'ai pas été déçue, on y découvrait l'art d'emballer les objets, le Furoshiki, à la fois un art et une attitude, emballer avec un tissu plutôt qu'avec du plastique. C'est emballant, non?

Toutes ces expositions sont terminées aujourd'hui mais n'est-ce pas fantastique d'en garder la trace, les émotions et impressions à grands coups de pinceaux et couleurs éclatantes?

[aquarelles 21x60cm sur carnet aquarelle Hahnemühle ]

jeudi 20 décembre 2018

On the streets of la Butte aux Cailles

[ par Oludotun Fashoyin ]




It took an outing organized by Marie-Christine for me to get out and produce my first "serious" urban sketch following the summer break. The location? The Buttes aux Cailles neighborhood. I have always known it to be a lively and somewhat quaint area of Paris, with its cobblestone streets, colorful building facades, groovy bars and mellow cafés. But on that Saturday in early October, with fellow members of Urban Sketchers Paris, I was able to better observe and appreciate the neighborhood by sketching one of its streets. The experience was so enjoyable that I would return the following two Saturdays to create more "street art". My visual exploration of La Buttes aux Cailles started with the above view from Rue Buot. It had most of the things that I like in a subject : perspective, architectural variety, and just a little greenery. The icing on the cake was sketching on the sidewalk. That is as urban is it gets!



The following Saturday, I was back in the neighborhood. Agnès, a fellow Parisian sketcher, had shown me her sketch of a mural inspired by the popular Super Mario Bros video game, and being a Super Mario Bros lover in my early days, it was only fitting that I sketch the mural too. I found it on Rue du Moulinet, and sat across the street from it to get it in whole in my sketchbook.



For the third consecutive Saturday, I found myself in the Butte aux Cailles to draw. This time, the lucky street was the one sharing the name of the district. I set my stool down on the square on the western end of the street, named Place de la Commune de Paris. The view towards the Rue de la Butte aux Cailles offered a pleasing combination of greenery, buildings, and inclines, all in perspective.

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Au mois d'octobre, lors des derniers jours de l'été indien, je suis parti à la redécouverte de la Butte aux Cailles. Une premiere sortie organisée par Marie-Christine avait suscité en moi l'envie d'explorer davantage ce quartier pittoresque et animé à travers mes yeux de sketcher.

Chaque samedi, pendant trois semaines consécutives, j'ai porté mon regard sur une rue du quartier qui avait retenu mon attention : Rue Buot pour sa pente montante et descendante et la vue qu'elle offrait sur l'église Sainte-Anne, Rue du Moulinet pour la fresque inspirée des jeux vidéo de mon enfance qu'arborait l'un de ses immeubles et Rue de la Butte aux Cailles pour ses bordures d'arbres et d'immeubles qui se présentaient en perspective depuis la place de la Commune de Paris. Les sujets de dessin ne manquant pas dans ce quartier du 13ème arrondissement, je me vois bien arpenter encore ses rues à l'avenir, toujours avec mon carnet et mes feutres.

jeudi 13 décembre 2018

Sortir du métro, contre vents et marées humaines

 [ par Mat Let ]


Quand Claire Archenault m'a invité à participer à une exposition collective sur Paris avec d'autres Urban Sketchers (Brigitte Lannaud-Levy, Marion Rivolier, Delphine Priollaud et Anne Weber), j'ai tout de suite su que c'était l'occasion rêvée de réaliser mon vieux projet : dessiner Paris depuis les sorties du métro.

Pour le premier croquis, je m'installe à deux pas de chez moi, à Jules Joffrin. Et là, je perçois rapidement la difficulté de mon idée ! D'abord, la perspective de la sortie de métro avec les rampes et les escaliers n'est pas facile à retranscrire. Ensuite, je ne suis pas habitué au format imposé pour l'expo (A3) et enfin : je suis au milieu du passage, en plein courant d'air. Heureusement que je fais ce croquis en plein été...
Au bout d'une heure debout, luttant contre les gens et le vent, je n'en peux plus ! Je reviens donc quelques jours plus tard finaliser le croquis.


J'avais repéré la sortie de la station Jourdain depuis longtemps : depuis les escaliers, on ne voit que l'église, massive, ce qui donne l'impression que l'on sort sur la place d'un village.
Ce que je n'avais pas prévu, c'est que l'escalier laisse à peine assez de place à deux personnes pour passer de front. L'employé de la RATP qui est au guichet vient faire sa pause cigarette à côté de moi et m'encourage. Les usagers du métro sont eux nettement moins enthousiastes quant à mon projet et j'écope de quelques regards noir et même d'un "Vous pourriez pas vous mettre ailleurs ?!" (la réponse est non).
On dirait bien que ma résistance ne me permet pas de dessiner plus d'une heure debout dans des escaliers. Il me reste pas mal de boulot, donc je reviens quelques temps plus tard et suis même obligé, je l'avoue, de finir les couleurs à la maison.


Troisième acte à Lamarck-Caulaincourt. J'aime cette sortie, qui est presque trop typiquement parisienne pour être honnête avec le café le Refuge, le kiosque et les escaliers très montmartrois qui sont là pour vous accueillir.
Cette fois-ci, je suis mieux installé (au moins je ne suis pas dans les marches). Mais l'été est fini et dans le vent de l'automne avec ma petite veste de mi-saison, je ne tiens d'abord que 20 minutes, à peine le temps nécessaire à tracer mes lignes principales !
De retour quelques jours plus tard, je suis nettement mieux équipé contre le froid (manteau à capuche, grosses chaussures et chaussettes en laine... c'est fou comme on peut se refroidir quand on est statique). Le croquis se déroule nettement mieux, si l'on omet l'atroce odeur d'un mégot mal éteint qui brûle dans le cendrier, juste à côté de moi...


L'expo est dans quelques jours, je dois vite finir mon quota de dessins (au final, je serai celui qui a produit le moins...). Vite, je cours à Saint-Georges avec sa belle grille ouvragée qui donne directement sur la place.
C'est fou ce que la lumière est différente par rapport à celle de cet été, même s'il y a quelques palmiers sont là pour rappeler à des temps meilleurs.

Pour ce dessin, il me semble avoir réussi à capter l'atmosphère d'automne... Il reste tant de stations qui offrent des points de vue intéressants sur la ville, mais je suis tout de même un peu moins motivé pour continuer sans l'échéance de l'expo !
Peut-être sur un autre format ou alors à l'encre, qui dessinera verra !