jeudi 16 mai 2019

Chronique des ateliers n°2 & 3 avec le Secours Populaire au Panthéon

[ par Urban Sketchers Paris ]


                                                                                                                          [dessin de Sylvie Lehoux] Brigitte Lannaud Levy:
Dessiner c'est avant tout regarder.
À voir la concentration des enfants et l'intensité de leurs regards après avoir écouté les consignes de l'exercice, on se dit qu'ils ont bien assimilé cette notion si essentielle à la pratique du dessin.  Ce sont leurs yeux qui en regardant le sujet guident leur  main le plus surement. On leur apprend avec Claire Archenault avec qui j'anime l'atelier des 6-8 ans que jamais rien n'est raté, que l'on peut toujours faire quelque chose, rebondir, créer à partir des petits accidents de crayon ou de pinceau. Ce sont comme des surprises dont il faut savoir s'amuser pour se laisser surprendre par son dessin. Pari gagné, les enfants sont enchantés de cette précieuse liberté qui leur est donnée. 

ATELIER #2


Mat Let:
Pour cette seconde session, après la joie de retrouver les enfants, nous avons dû passer aux choses sérieuses : dessiner l'architecture du Panthéon.
Mais le vrai défi pour ces enfants est le même que pour nombre d'adultes : accepter l'imperfection.
“C’est trop dur ! Je vais jamais y arriver !” Ils ont à peine 10 ans, mais on leur a déjà mis en tête qu’il doivent faire bien et beau. Mon but à moi est de leur faire comprendre qu’on a le droit de “déborder”, de “gribouiller”, et d’appuyer sur les crayons si ça nous fait plaisir !
Les explications ne suffisent pas, il faut les encourager, les accompagner à chaque instant, sans quoi la volonté et la concentration s’envolent vite.
Mais à la fin de la séance, les efforts de Sylvie qui anime l’atelier avec moi, et les miens sont récompensés quand j’entends une petite s’écrier : “Quoi c’est déjà fini ?! C’est nul !”
Je crois que c’est sa façon à elle de dire que ça lui a plu...

                                                                                                               [aquarelles de Marion Rivolier]
Marion Rivolier:
Pour cette deuxième séance d’atelier avec les enfants du Secours Populaire, c’est Agnès qui donne le cours et moi, je fais la traduction en anglais pour le jeune Parijit qui parle très peu français. Mais il est très doué en dessin et comprend très bien les exercices.
Cette fois-ci, nous travaillons sur l’espace, les coupoles, les colonnes, la structure du Panthéon, je n’ai pas tout le vocabulaire architectural mais ce n’est pas grave, on se comprend très bien. J’ai l’impression que nos deux accents, si peu anglophones, nous aident à communiquer. J’admire ce jeune garçon de parler si bien anglais à 13 ans!
Peu à peu, il apprivoise les crayons de couleur aquarellables, il comprend qu’il peut les utiliser secs ou mouillés dans le même dessin en fonction de l’effet qu’il souhaite obtenir. Il comprend de mieux en mieux les ombres et les lumières. C’est un plaisir de travailler avec lui!




Carnets d'Agnès:
Cela faisait longtemps que je voulais donner des cours de dessin à des enfants.
Le partenariat avec le Secours Populaire est une vraie chance et celui avec le Panthéon est exceptionnel, sans parler des sponsors. Quelle belle salle de classe que ce monument grandiose dans lequel je n’avais jamais mis les pieds ! Les enfants non plus, d’ailleurs.
La première fois, intimidés, ils écoutent sagement les explications historiques. Et puis il faut dessiner la Convention Nationale, en trait, en masse, en ombres et en lumières…
La deuxième fois, nous nous installons de dos par rapport à l’immense statue. Je m’occupe des «grands», de 9 à 14 ans. J’avoue que, ayant eu deux ados à la maison, le groupe me fait un peu peur avant de les connaître. Mais là c’est vraiment différent. Ils ont choisi l’activité, se sont inscrits et sont motivés. Ce qui se sent.
Nous découvrons ensemble les crayons aquarellables, ces crayons magiques qui se transforment en peinture avec un peu d’eau. Ils adorent. Et j’aime cet échange, ce partage de connaissance. Chacun s’approprie les outils, le décor, le dessin à sa façon. Certains restent bouche-bée, d’autres attaquent sereinement, mais tous produisent des dessins fantastiques, élaborés, c’est incroyable de découvrir les personnalités au travers de leurs dessins.
C’est une expérience extrêmement enrichissante et nous attendons avec impatience l’arrivée d’une météo clémente nous permettant de dessiner dehors avec des enfants pleins d’énergie.


ATELIER #3
Tula Moraes:
Énergiques, détaillés; chaque dessin est unique.
Les enfants cherchent à leur manière et trouvent la meilleure façon de suivre les consignes données par les intervenantes, on reconnaît la personnalité de chacun dans les empreintes laissées sur le papier
c'est un moment magique les feuilles ses remplissent au fur et à mesure que le temps avance.

                                                                                                                          [dessin de Sylvie Lehoux]
Sylvie Lehoux:
Pour ce 3ème rendez-vous atelier croquis au cœur du Panthéon, les enfants accompagnés par l'équipe du Secours Populaire étaient venus un peu moins nombreux en ce jour férié, mais motivés. Face au monument hommage aux artistes anonymes encadré de gigantesques colonnes, nous nous sommes divisés en 2 groupes. Les enfants ont pu appliquer les conseils des ateliers précédents et progresser dans le dessin et l'usage des différents outils graphiques (crayons aquarellables, feutres pinceaux réservoir) à leur disposition. Après plusieurs exercices réalisés avec succès les enfants étaient très fiers et nous aussi des beaux dessins qu'ils avaient fait ! Malgré les doutes, les ratures, les petits chagrins, l'insatisfaction les petits artistes ont encore triomphé et ils en ressortent plus fort et très fiers d'eux.



Brigitte Lannaud Levy:
C'est avec l'audace et la fraîcheur de leur jeune âge et forts des deux ateliers précédents que sans hésiter les plus petits de 6-8 ans,  dont j'anime le groupe aujourd'hui avec Sylvie Lehoux, se lancent dans la restitution d'un lieu aussi magistral et imposant que le transept Nord du Panthéon et son monument aux artistes anonymes. "Même pas peur, on est cap ". Après deux heures intenses à apprendre à trouver les vraies couleurs des sculptures et tentures, à les mélanger, à cadrer leur sujet,  à poser les ombres et faire jaillir la lumière,  ça autorise bien un  petit moment de détente et de fous rire autour d'un concours de grimaces. Dessiner c'est du sérieux mais avec Urban Sketchers Paris c'est jamais sans se prendre au sérieux.


Un grand merci Faber-Castell pour les feutres et crayons et Canson pour le papier.
Merci au Panthéon, au Centre des monuments nationaux pour l'accueil et bien évidemment aux bénévoles et mamans du Secours populaire de Paris pour l'encadrement des enfants.
Et merci à nos intervenants d'Urban Sketchers Paris : Brigitte lannaud Levy, Marion Rivolier, Mat Let, Claire Archenault, Carnets d'Agnès, Tula Moraes et Sylvie Lehoux.
On se retrouve le 12 juin pour le 4ème atelier au Panthéon!

lundi 13 mai 2019

Urban Sketchers Paris est à Brest du 17 au 19 mai!

[ par Urban Sketchers Paris ]


Le groupe Urban Sketchers Paris sera à Brest pour le 9ème festival des carnets de voyage et reportage du 17 au 19 mai 2019. Nous présenterons nos dessins, activités, actions et événements passés et à venir.
Cette année, le festival s'installe aux Capucins, très bel espace rénové et convivial.
Au plaisir de vous y rencontrer et de partager avec vous!
avec Marion Rivolier, Brigitte Lannaud Levy, Claire Archenault, Delphine Priollaud-Stoclet et Carnets d'Agnès.

lundi 6 mai 2019

Work in progress : ZAC Tolbiac Paris Rive Gauche

[ Par Delphine Priollaud-Stoclet ]



J'ai fait connaissance avec le quartier Tolbiac pendant mes études d'architecture, il y a 25 ans. 
A l'époque constitué d'un tissu urbain mal défini, il offrait une succession de rues bordées d'immeubles dépareillés et de friches industrielles à l'abandon.
Je me souviens des heures passées à relever le bâti, à photographier, à envisager le devenir d'un quartier plutôt triste et mal-aimé coincé entre le boulevard périphérique, les quais de Seine (côté moche) et les voies de chemin de fer, où pas grand chose se passait.
Aujourd'hui, on se promène avec grand plaisir à travers une succession de façades contemporaines et inventives, de circulations douces, de jardins éco-responsables, de bistrots à smoothies et de concept stores. On dirait le Lower East Side à New-York,  ou bien Chelsea.
En pleine mutation, le quartier a su passer d'une triste et morne vieillesse à une jeunesse éclatante de vitalité ! Et ce n'est pas fini, comme en témoignent le ballet des grues et les palissades de chantier bien présentes.
J'ai donné rendez-vous à mon éditrice à la Felicita. Blotti dans l'ancienne Halle Freyssinet, le lieu fourmille, idéal pour refaire le monde (et un livre) en buvant un café dans une porcelaine anglaise, sous des ballons géants de toutes les couleurs. 
Inspirant !