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lundi 10 juin 2019

Urban Sketchers Paris au festival du carnet de voyage et de reportage à Brest

[ par Urban Sketchers Paris à l'invitation de Marion Rivolier ]


[les Capucins, aquarelle, Marion Rivolier]
Marion Rivolier:
Cette année, le festival du carnet de voyage et de reportage prend place aux ateliers des Capucins à Brest, réhabilitation des anciens arsenaux où l’on fabriquait des éléments de bateaux pour la Marine Nationale. Pour s’y rendre, on peut prendre un téléphérique après avoir descendu la rue de Siam ; ou traverser par le pont de Recouvrance. Les bâtiments sont très beaux, immenses, c’est aéré et spacieux. Avec mes collègues d’Urban Sketchers Paris, nous arrivons le jeudi en début d’après-midi. On met un temps fou à cleaner notre stand et à installer la toile d’araignée blanche qui donnera un peu de cachet à notre espace. C’est long et fastidieux. Mais l’on doit activer la cadence car sinon on ne finira jamais à temps... pinces, pâte à fixe, ficelles, on fixe, on accroche, on pince à tout va! Et enfin, on boit un coup pour le vernissage. On fignolera demain.
Il est temps d’aller manger des crêpes!

[le stand Urban Sketchers Paris]
Le lendemain, arrivée sur le stand, on finalise, on fignole, on coupe se qui dépasse. La toile d’araignée prend enfin forme et c’est plutôt pas mal! Le travail d’Urban Sketchers Paris est présenté à l’extérieur, grâce à de grands panneaux imprimés, des repro de dessins et des photos et quelques flèches rigolotes. La toile d’araignée met en valeur nos travaux personnels à l’intérieur.

[les Capucins et le stand Urban Sketchers Paris, aquarelles, Brigitte Lannaud Levy]
Brigitte Lannaud Levy:
Tonnerre de Brest quelle aventure! En Quimpéroise, je n’imaginais pas arriver un jour à un Festival de carnet de voyage dans un ancien arsenal par un téléphérique. Je l’ai appelé le "périphérique" tout le séjour ce qui a bien fait rire mes camarades. Marion Rivolier a eu l’excellente idée de nous faire tisser des cordes, des filins en tous genres pour composer une sorte de toile d’araignée pour y accrocher nos réalisations. Grâce à cette inventive scénographie, notre stand avait une allure très graphique et nous l’avons toute croqué. Dans un leporello Sennelier j’ai tenté de saisir ce cocon de fils tissés qui se faisait l’écho des barres d’aciers et tubes entremêlées de la structure métallique des Ateliers des Capucins. Mais pas facile d’aller au bout des pages en accordéon tant il y avait de visiteurs avec qui échanger et d’évènements artistiques à ne surtout pas rater.

[ magnifique concert dessiné, le Voyage de Rézé]

 [Marielle Durand et Marion Rivolier en démo]
Notamment ce concert dessiné du « Voyage de Rezé » où nous avons croqué dans le noir les musiciens et avons vu nos dessins projetés sur grand écran derrière le groupe sur scène en fin de concert. Autre joli souvenir, ces superbes démonstrations de sketching réalisées par Marion Rivolier et Marielle Durand en direct devant un public littéralement fasciné par tant de maîtrise de la part de ces deux artistes, chacune dans son style. Ici ce sont de précieux liens qui sont tissés que ce soit avec les visiteurs ou entre artistes.
Kenavo ar vechal !

[Tissus et toile d'araignée, aquarelle, Claire Archenault]
Claire Archenault:
Grand moment de partages et d'émotions, le Festival Ici et Ailleurs .
J'ai fait plusieurs croquis, y compris dans le noir avec une grande émotion.
Notre stand exclusivement féminin, par hasard ? a retenu l'attention de nombreux visiteurs
Faut dire qu'on avait bossé pour le rendre à l'image de sa scénographe, Marion Rivolier
Batman n'a pas osé rentrer, pourtant, il aurait été bien accueilli !
Des belles gonzesses!
C'est sans doute la pleine lune et l'iode qui lui ont fait peur, voir le téléphérique au-dessus de la Recouvrance …

[Echanges, bavardages, dessins et aquarelles dans notre stand]

[Notre stand dans les ateliers des Capucins, aqurelle et encre, Delphine Priollaud-Stoclet]
Delphine Priollaud-Stoclet:
Quand Marion m’a proposé de participer au Festival Ici et Ailleurs à Brest, j’ai sauté de joie et sur l’occasion.  Certes, j’ai échappé au tissage de la belle toile d’araignée sur laquelle venaient s’accrocher nos croquis parisiens suite à des impératifs professionnels m’empêchant d’être présente pour l’accrochage, mais je me suis rattrapée en démêlant une grosse pelote de ficelle pleine de nœuds!
Marion a orchestré notre stand de main de maître, Brigitte nous a fait une com’ d’enfer et le lumineux sourire de Claire irradiait tout comme l’énergie d’Agnès.
Quand Paris rencontre la Bretagne, ça a du style et du caractère, surtout en marinière !
Entre cafés serrés, apéros à répétition, égarements nocturnes dans les rues de Brest (pourquoi il est de plus en plus haut le pont ?), bavardages avec les visiteurs, belles rencontres, dégustation de crêpes, découverte des autres stands magnifiques, fous-rires mémorables, je n’ai pas vu passer mon week-end breton.
Il faisait un temps magnifique sous les verrières des Capucins et le soleil illuminait le ciel comme le coeur des organisateurs qui nous ont accueillies si chaleureusement.

[caricature d'Agnès (de Pierre Amoudry), portraits et ateliers, Carnet d'Agnès]
Carnet d'agnès:
Je n’avais jamais participé à un festival. Je n’avais jamais mis les pieds à Brest.
Quand Marion m’a proposée de faire partie de la fine équipe, j’ai été extrêmement flattée. Sautillante d’excitation pour cette nouvelle aventure.
L'Atelier des Capucins, est une architecture grandiose absolument incroyable et intimidante.
Les trois jours suivants sont un tourbillon de visites, de partage, de compliments, d’intérêts, de dessins… Ils ont permis de belles rencontres et des échanges extrêmement riches. Avec les visiteurs, nombreux et intéressés, des gens de passage, des habitants de la région et même des passionnés venus de loin. Avec les autres exposants : des inconnus dont je découvre le travail avec grande attention, des familiers que j’apprécie de longue date et d’autres artistes que je suis sur Instagram et que j’ai la chance de rencontrer enfin « en vrai ». Et avec les organisateurs, d’une grande disponibilité, d’une énergie positive et bienveillante, aux petits soins pour que tout se déroule à merveille.
Ce fût une belle émotion. Je ne sais pas qui était le plus enchanté, du public ou de moi.
Je reviendrai à Brest.

[les Urban Sketchers sont à Brest! photo de Roswitta Wiehl Guillemin]
Un très grand merci à l'équipe organisatrice ENKI qui nous a accueillie avec grande générosité, à Guillaume Duval pour son invitation enthousiaste et à bientôt, à Brest, pour de nouveaux échanges riches et chaleureux!

jeudi 16 mai 2019

Chronique des ateliers n°2 & 3 avec le Secours Populaire au Panthéon

[ par Urban Sketchers Paris ]


                                                                                                                          [dessin de Sylvie Lehoux] Brigitte Lannaud Levy:
Dessiner c'est avant tout regarder.
À voir la concentration des enfants et l'intensité de leurs regards après avoir écouté les consignes de l'exercice, on se dit qu'ils ont bien assimilé cette notion si essentielle à la pratique du dessin.  Ce sont leurs yeux qui en regardant le sujet guident leur  main le plus surement. On leur apprend avec Claire Archenault avec qui j'anime l'atelier des 6-8 ans que jamais rien n'est raté, que l'on peut toujours faire quelque chose, rebondir, créer à partir des petits accidents de crayon ou de pinceau. Ce sont comme des surprises dont il faut savoir s'amuser pour se laisser surprendre par son dessin. Pari gagné, les enfants sont enchantés de cette précieuse liberté qui leur est donnée. 

ATELIER #2


Mat Let:
Pour cette seconde session, après la joie de retrouver les enfants, nous avons dû passer aux choses sérieuses : dessiner l'architecture du Panthéon.
Mais le vrai défi pour ces enfants est le même que pour nombre d'adultes : accepter l'imperfection.
“C’est trop dur ! Je vais jamais y arriver !” Ils ont à peine 10 ans, mais on leur a déjà mis en tête qu’il doivent faire bien et beau. Mon but à moi est de leur faire comprendre qu’on a le droit de “déborder”, de “gribouiller”, et d’appuyer sur les crayons si ça nous fait plaisir !
Les explications ne suffisent pas, il faut les encourager, les accompagner à chaque instant, sans quoi la volonté et la concentration s’envolent vite.
Mais à la fin de la séance, les efforts de Sylvie qui anime l’atelier avec moi, et les miens sont récompensés quand j’entends une petite s’écrier : “Quoi c’est déjà fini ?! C’est nul !”
Je crois que c’est sa façon à elle de dire que ça lui a plu...

                                                                                                               [aquarelles de Marion Rivolier]
Marion Rivolier:
Pour cette deuxième séance d’atelier avec les enfants du Secours Populaire, c’est Agnès qui donne le cours et moi, je fais la traduction en anglais pour le jeune Parijit qui parle très peu français. Mais il est très doué en dessin et comprend très bien les exercices.
Cette fois-ci, nous travaillons sur l’espace, les coupoles, les colonnes, la structure du Panthéon, je n’ai pas tout le vocabulaire architectural mais ce n’est pas grave, on se comprend très bien. J’ai l’impression que nos deux accents, si peu anglophones, nous aident à communiquer. J’admire ce jeune garçon de parler si bien anglais à 13 ans!
Peu à peu, il apprivoise les crayons de couleur aquarellables, il comprend qu’il peut les utiliser secs ou mouillés dans le même dessin en fonction de l’effet qu’il souhaite obtenir. Il comprend de mieux en mieux les ombres et les lumières. C’est un plaisir de travailler avec lui!




Carnets d'Agnès:
Cela faisait longtemps que je voulais donner des cours de dessin à des enfants.
Le partenariat avec le Secours Populaire est une vraie chance et celui avec le Panthéon est exceptionnel, sans parler des sponsors. Quelle belle salle de classe que ce monument grandiose dans lequel je n’avais jamais mis les pieds ! Les enfants non plus, d’ailleurs.
La première fois, intimidés, ils écoutent sagement les explications historiques. Et puis il faut dessiner la Convention Nationale, en trait, en masse, en ombres et en lumières…
La deuxième fois, nous nous installons de dos par rapport à l’immense statue. Je m’occupe des «grands», de 9 à 14 ans. J’avoue que, ayant eu deux ados à la maison, le groupe me fait un peu peur avant de les connaître. Mais là c’est vraiment différent. Ils ont choisi l’activité, se sont inscrits et sont motivés. Ce qui se sent.
Nous découvrons ensemble les crayons aquarellables, ces crayons magiques qui se transforment en peinture avec un peu d’eau. Ils adorent. Et j’aime cet échange, ce partage de connaissance. Chacun s’approprie les outils, le décor, le dessin à sa façon. Certains restent bouche-bée, d’autres attaquent sereinement, mais tous produisent des dessins fantastiques, élaborés, c’est incroyable de découvrir les personnalités au travers de leurs dessins.
C’est une expérience extrêmement enrichissante et nous attendons avec impatience l’arrivée d’une météo clémente nous permettant de dessiner dehors avec des enfants pleins d’énergie.


ATELIER #3
Tula Moraes:
Énergiques, détaillés; chaque dessin est unique.
Les enfants cherchent à leur manière et trouvent la meilleure façon de suivre les consignes données par les intervenantes, on reconnaît la personnalité de chacun dans les empreintes laissées sur le papier
c'est un moment magique les feuilles ses remplissent au fur et à mesure que le temps avance.

                                                                                                                          [dessin de Sylvie Lehoux]
Sylvie Lehoux:
Pour ce 3ème rendez-vous atelier croquis au cœur du Panthéon, les enfants accompagnés par l'équipe du Secours Populaire étaient venus un peu moins nombreux en ce jour férié, mais motivés. Face au monument hommage aux artistes anonymes encadré de gigantesques colonnes, nous nous sommes divisés en 2 groupes. Les enfants ont pu appliquer les conseils des ateliers précédents et progresser dans le dessin et l'usage des différents outils graphiques (crayons aquarellables, feutres pinceaux réservoir) à leur disposition. Après plusieurs exercices réalisés avec succès les enfants étaient très fiers et nous aussi des beaux dessins qu'ils avaient fait ! Malgré les doutes, les ratures, les petits chagrins, l'insatisfaction les petits artistes ont encore triomphé et ils en ressortent plus fort et très fiers d'eux.



Brigitte Lannaud Levy:
C'est avec l'audace et la fraîcheur de leur jeune âge et forts des deux ateliers précédents que sans hésiter les plus petits de 6-8 ans,  dont j'anime le groupe aujourd'hui avec Sylvie Lehoux, se lancent dans la restitution d'un lieu aussi magistral et imposant que le transept Nord du Panthéon et son monument aux artistes anonymes. "Même pas peur, on est cap ". Après deux heures intenses à apprendre à trouver les vraies couleurs des sculptures et tentures, à les mélanger, à cadrer leur sujet,  à poser les ombres et faire jaillir la lumière,  ça autorise bien un  petit moment de détente et de fous rire autour d'un concours de grimaces. Dessiner c'est du sérieux mais avec Urban Sketchers Paris c'est jamais sans se prendre au sérieux.


Un grand merci Faber-Castell pour les feutres et crayons et Canson pour le papier.
Merci au Panthéon, au Centre des monuments nationaux pour l'accueil et bien évidemment aux bénévoles et mamans du Secours populaire de Paris pour l'encadrement des enfants.
Et merci à nos intervenants d'Urban Sketchers Paris : Brigitte lannaud Levy, Marion Rivolier, Mat Let, Claire Archenault, Carnets d'Agnès, Tula Moraes et Sylvie Lehoux.
On se retrouve le 12 juin pour le 4ème atelier au Panthéon!

lundi 13 mai 2019

Urban Sketchers Paris est à Brest du 17 au 19 mai!

[ par Urban Sketchers Paris ]


Le groupe Urban Sketchers Paris sera à Brest pour le 9ème festival des carnets de voyage et reportage du 17 au 19 mai 2019. Nous présenterons nos dessins, activités, actions et événements passés et à venir.
Cette année, le festival s'installe aux Capucins, très bel espace rénové et convivial.
Au plaisir de vous y rencontrer et de partager avec vous!
avec Marion Rivolier, Brigitte Lannaud Levy, Claire Archenault, Delphine Priollaud-Stoclet et Carnets d'Agnès.

lundi 8 avril 2019

Urban Sketchers Paris et le Secours Populaire, ensemble pour dessiner avec les enfants.

[ Par Urban Sketchers Paris à l'invitation de Brigitte Lannaud Levy et Marion Rivolier ]




Créer des ateliers de dessin sur le vif pour des enfants défavorisés. Plus qu’un désir, c’était une volonté qui s’est imposée à nous quand nous avons eu l’idée toutes les deux de partager et transmettre notre passion du dessin à des Sketchers en herbe. Ceux dont les parents fragilisés par les difficultés de la vie, n’ont pas les moyens financiers pour inscrire leurs enfants à des ateliers de dessin même les moins chers qui existent. Nous voulions par ailleurs amener ces enfants à croquer comme nous sur le vif, face aux œuvres, dans les musées, au sein des monuments où ces lieux chargés d’art et d’histoire peuvent leur ouvrir l’esprit, aiguiser leur curiosité et développer leur créativité.
Urban Sketchers étant déjà animé de ces mêmes volontés de solidarité, de partage et d’échanges, nous nous sommes dit que nous pouvions nous adosser à ce collectif de dessinateurs dont nous sommes membres et contributeurs pour monter un projet à la fois humanitaire et artistique. Pour cela il nous fallait un partenaire référent dans les œuvres caritatives pour l’inscription et l’encadrement des enfants. Nous savons pour notre part dessiner et animer des cours de dessin, mais cette dimension humanitaire, relève de la compétence d’un partenaire solide en ce domaine.


C’est ainsi que nous nous sommes rapprochées du Secours populaire français par le biais de son secrétaire national, directeur général : Thierry Robert. Nous le remercions ici vivement pour son soutien et son enthousiasme immédiat. Cette association à but non lucratif créée en 1945 s’est donné comme mission d’agir contre la pauvreté et l’exclusion en France en s’appuyant sur l’esprit de solidarité. Le Secours populaire enrichit ses indispensables actions sociales et humanitaires, d’actions culturelles. Ce qui vient en parfaite résonance avec la démarche que nous avions en tête. C’est ainsi qu’aiguillées par Thierry Robert nous avons été mis en relation avec Kadidja Régnier et Anne Desfontaines. Avec leurs équipes du département d’accès à la culture et aux actions éducatives, épaulées par la fédération de Paris et leurs dévoués bénévoles, nous avons pu mettre en œuvre et lancer la réalisation de ce programme pour déjà cinq ateliers de deux heures de dessin ouverts aux 6-12 ans et répartis jusqu’aux vacances d’été 2019
Le Secours populaire, partenaire du Centre des Musées Nationaux nous a mis en contact avec le Panthéon, prestigieux monument républicain chargé d’histoire récente et passée. Mathilde Garnier chargée d’actions éducatives du CMN nous y reçoit pour les premiers ateliers avec l’ouverture d’esprit et la bienveillance nécessaires pour que ces petits dessinateurs puissent s’installer confortablement, armés de couleurs pour exprimer librement leur créativité. Merci à elle et aux équipes du Panthéon pour leur confiance. Elle nous a ouvert les portes d’un bien bel écrin qui rendent ces ateliers encore plus mémorables.



Il ne nous manquait plus que les partenaires pour les fournitures. Un grand merci à Canson pour le papier et à Faber Castell pour les feutres de couleurs, les crayons aquarellables et les pinceaux à réservoir ainsi que pour les petits cadeaux surprise pour les jeunes artistes.
Cerise sur le gâteau, tout le projet étant mis en place avec le Secours populaire, nous avons monté un dossier d’information transmis à Urban Sketchers international. En retour, nous a été lauréat d'une bourse de soutien (Community Workshop Grant Program), ces ateliers se faisant l’écho d’un programme humanitaire plus vaste qu’Urban Sketchers veut lancer dans le monde entier pour développer la pratique du dessin auprès des plus démunis. Nos esprits se sont croisés, de façon transaltlatique! Il nous reste à créer une association Urban Sketchers Paris pour en gérer les fonds. À suivre donc.



Voilà, c’est avec joie et fierté que nous avons organisé le premier atelier, le mercredi 3 avril dernier avec 16 enfants entre 6 et 12 ans répartis en deux groupes. Nous les avons installés autour d’un monument central du Panthéon : la Convention Nationale.
Nous étions épaulées par quatre autres Urban Sketchers parisiens bénévoles qui nous ont rejoint dans l’aventure: Mat Let, Agnès Letellier et Claire Archenault en renfort d’animation et Tula Moraes pour couvrir l’événement derrière son appareil de photo (merci, merci, merci!). L’idée étant que l’animation soit tournante entre bénévoles d’Urban Sketchers Paris, membres contributeurs et ayant déjà une pratique de workshops. Avec Marion nous passerons le relais de l’animation à nos camarades dans deux semaines. Mais seront toujours présentes, en coordination, soutien au fil des ateliers. Et surtout comme responsables de projets.

[aquarelle sur le vif des enfants - Claire Archenault]
Voilà vous savez tout sur ce projet qui nous tient particulièrement à cœur et que nous souhaitons faire vivre et développer dans le temps. C’est dans les regards des enfants et dans leurs belles réalisations tout en couleurs que nous avons constaté que ce bel après-midi créatif était un franc succès de part et d’autre. Merci du fond du cœur à tous et aux mamans accompagnatrices en particulier.

Rendez-vous pris le mercredi 17 avril pour le prochain atelier toujours au Panthéon. Cette fois-ci, après avoir dessiné comme sujet le monument de la Convention nationale au feutre, nous allons peindre l’espace autour et les décors aux crayons aquarellables et aux pinceaux à réservoir. Beaucoup d’enfants nous ont dit avec un large sourire vouloir se réinscrire.


Notre bonheur est bien là, dans ces regards lumineux d’enfants repartis heureux. 
Bravo à eux et continuons à dessiner ensemble, tous solidaires.

jeudi 14 février 2019

Paris tropical

[Par Brigitte Lannaud Levy]



Il est amusant de commencer cette nouvelle année au coeur de la jungle en plein Paris. Pour cette première rencontre 2019, les Urban Sketchers Parisiens se sont donnés rendez-vous dans la grande serre tropical du jardin des plantes dans le 5ème arrondissement. Quand on y pénètre on est saisis par la chaleur, l'humidité et la moiteur du lieu alors qu'il fait si froid dehors. Dépaysement assuré.  La lumière traversante dans le foisonnement des végétaux y est très belle même si la nuit tombe très tôt et que l'ambiance devient vite crépusculaire. Régulièrement un système d'arrosage par brumisation au plafond fait glisser de façon impromptue des gouttes d'eau le long des feuilles des arbres sur notre papier. Il devient très compliqué de trouver un endroit bien au sec pour se poser et peindre. 

Je vous donne l'astuce. C'est au premier étage depuis le petit belvédère de la grotte que vous pouvez vous mettre bien à l'abri avec une vue plongeante sur la serre... magnifique. Vous serez bercé par le doux bruit continu de la cascade. Pour ma part j'y ai peint avec deux camarades sketchers debout, contre la petite  rambarde. Chacune son installation, tout aussi poétique l'une que l'autre. Et c'est parti pour une plongée presqu'en apnée dans  le grand bain de 50 nuances de vert. 


J'adore cette délicate petite fiole d'eau de cette toute jeune dessinatrice que je rencontrais pour la première fois.  Peu importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse dit le poète! 


Marielle Durand va tester pour la première fois sa magnifique nouvelle boîte d'aquarelle japonaise Kuretake offerte par  Valérie Albouker. Les couleurs sont très denses et chargées en pigment. Presque de la gouache, pour un rendu final qui sera d'une très belle intensité. 
C'était un bien drôle d'endroit pour une rencontre, pas si urbain que ça mais tellement magique. Je vous souhaite à tous une très belle nouvelle année, haute en couleurs et riches de moment partagés ensemble à peindre et dessiner. 

lundi 1 octobre 2018

Alex, un américain à Paris. Première rencontre

[ par Alex Hillkurtz. Propos recueillis par Brigitte Lannaud Levy ] 




Sur la toile, ses dessins élégants de la capitale n'ont pas pu vous échapper. Son style, son trait, sa touche, sa palette, ses sujets sont reconnaissables entre tous. Et surtout il saisit Paris sur le vif au rythme soutenu d'un visiteur qui en est tombé amoureux. Il s'appelle Alex Hilkurtz, il est anglais de naissance mais vit depuis toujours sur la côte ouest des Etats-Unis. Nous sommes nombreux à suivre son travail. Très actif sur les réseaux sociaux, il y est généreux en échanges et vient tout juste de dépasser les 25.000 followers sur Instagram. En séjour longue durée à Paris, nous saisissons cette opportunité pour le rencontrer et lui demander de nous rejoindre dans le groupe Urban Sketchers Paris pour partager sur notre blog: son regard, sa pratique, ses réalisations. Nous nous rencontrons café de la Mairie place Saint Sulpice. Et comptons bien le suivre au fil des mois, de dessin en dessin.

Brigitte : Ce premier croquis d'un immeuble de la rue Soufflot que tu nous présentes aujourd'hui est celui de ta carte de visite. En quoi est-il emblématique de ton travail? 

Alex : Cela fait 25 ans que j'oeuvre dans le cinéma en tant que "story-board artist " à Hollywood. Dans cette pratique professionnelle je croque surtout des scènes de personnages en action. Pas moins de 40 réalisations par jour, ce qui est une astreinte et une pression très forte. La cadence est lourde. Aussi quand je dessine pour mon plaisir, c'est l'architecture qui me passionne avant tout. En particulier celle de Paris que je trouve très belle. M'y consacrer, en prenant mon temps est récréatif. C'est presque méditatif pour moi.

Brigitte : Pourquoi ce bâtiment précisément?

Alex : Il est typique de l'architecture parisienne. Dans ce cas précis, c'est plutôt la lumière dans laquelle il baignait qui m'a attiré. Cette ombre portée de l'immeuble en face qui semblait monter tout doucement d'étage en étage, m'a interpellé. Cela m'a plu de saisir cette fin d'après midi où la clarté s'estompe tout doucement.

Brigitte : On remarque un léger réhaut blanc sur la façade et dans le ciel.

Alex : Oui car le papier que j'ai choisi est teinté. Du coup j'utilise un crayon de couleur blanche qui me permet d'éclaircir mon croquis, de lui apporter de la lumière.

Brigitte : Sur beaucoup de tes dessins, comme sur celui-ci, il y a ce cercle brun et ces éclaboussures immédiatement reconnaissables comme une signature. Peux-tu nous en dire plus? 

Alex : J'aime souvent dessiner depuis les terrasse de café autour d'un double expresso ou d'un crème. Cette marque est celle du café que je viens de déguster que j'imprime sur le papier avec le fond de ma tasse une fois mon croquis fini. Je trouve que cela donne vie à mon dessin, ça immortalise le moment que je viens de passer. Je ne l'utilise pas toujours. C'est le dessin lui même qui réclame d'être estampillé de cette façon ou non. Parfois je vais jusqu'à tremper mon pinceau dans le marc de café pour ombrer mon dessin. C'est aussi une façon de ne pas trop me prendre au sérieux, comme un clin d'œil au moment présent.



Avant de nous quitter Alex nous confie cette citation d'Edgar Degas qui lui tient particulièrement à coeur et qu'il aime partager: " L'artiste ne dessine pas ce qu'il voit, mais ce qu'il doit faire voir aux autres".
Rendez-vous pris le mois prochain, pour parler de sa palette.

lundi 17 septembre 2018

Plongeon direct à l'aquarelle

[ par Brigitte Lannaud Levy ]



Entre le défi du mois de juin "Direct watercolors" et le workshop estival animé par Marion Rivolier -familière de cette technique-  j'ai fait un véritable virage à 360 degrés dans ma pratique artistique en laissant pour un temps, graphite et encre aux oubliettes. Familière du dessin préalable au crayon et du "repassage " à la plume,  je suis sortie totalement de ma zone de confort. Comme un plongeon en eau froide pour ne pas dire glacée. Dépaysement garanti pour passer un été de peinture tout en surprises.

 

Compte tenu de la grosse canicule sur Paris, je me suis réfugiée à l'ombre sous la canopée du nouveau forum des Halles. Je n'étais pas du tout convaincue par ce nouvel édifice des architectes Berger et Anziutti qui me fait penser à un chipster géant. Mais ce vaste passage de pas loin de 100 mètres de large offre une spectaculaire percée de lumière et des jeux de reflets magiques à peindre.


A deux pas, c'est dans le jardin nouvellement baptisé Nelson Mandela au pied de l'église Saint Eustache que je croque une élégante jeune Sketcheuse prénommée Caroline. Peindre directement au pinceau impose d'aller à l'essentiel, de ressentir et traduire une énergie en laissant de côté les détails. Il s'agit avant toute chose de se faire violence en oubliant la précision du trait qui habituellement définit les contours pour aborder son sujet au niveau des masses, des plans, des valeurs, de la lumière et du contraste des couleurs. Tout un programme. Il va falloir apprendre à jongler avec tous ces paramètres.


Devant les docks de la Cité de la mode et du design, je vois les nuages noirs arriver au loin. Inconfortablement installée debout sur le pont d'Austerlitz, je sens que le ciel de Paris va se déchirer et qu'une providentielle averse va rafraîchir la capitale. Cela me laisse peu de temps pour saisir ce panorama où l'on distingue au loin les tours de la bibliothèque François Mitterrand. Je fais le choix des couleurs intenses, presque pures et contrastées pour retranscrire en urgence la magie de cet instant juste avant la pluie. Pour prolonger cette expérience unique du pinceau, Marion me conseille la lecture de la peintre Fabienne Verdier "Passagère du silence: dix ans d'initiation en Chine" (Livre de poche). Je l'ai dévoré d'une traite. Maintenant il me reste à poursuivre sur cette voie et résister à la tentation pour ne pas dire "facilité" de reprendre le crayon. Le chemin va être long.

jeudi 21 juin 2018

Dessiner à La Régulière

[ par Urban Sketchers Paris à l'invitation de Brigitte Lannaud Lévy ]



( Marion Rivolier)
"À la régulière: Qui respecte avec loyauté les conventions et les usages d'un groupe ou d'un milieu social". Voilà une expression qui convient plus que bien à l'esprit de notre groupe de dessinateurs urbains parisiens. Mais ce jour là en l'occurrence, dessiner à La régulière consistait à nous retrouver dans la toute nouvelle librairie imaginée par deux jeunes amies libraires: Julia Mahler et Alice Schneider. Un bien joli nom pour un lieu unique de La Goutte d'or à Paris.

"Ce qui est chouette avec le groupe Urban Sketchers Paris, c'est que l'on découvre des quartiers que l'on fréquente pas ou peu. Je passe souvent à vélo dans le 18ème arrondissement, mais je m'arrête rarement. A l'invitation de Brigitte Lannaud Levy, nous avons découvert une nouvelle librairie, la Régulière, 43, rue Myrha. Ouverte, lumineuse et colorée, cette librairie propose un grand choix de livres illustrés mais propose aussi du thé et du café (avec quelques cookies et autres cake faits maison), des expos et des ateliers créatifs autour des techniques du livre : marbrure, reliure ... On peut s'y installer pour lire, découvrir de nouveaux ouvrages ou simplement travailler sur son ordi.
Après avoir commandé un café et en avoir offert un autre pour quelqu'un qui ne peut se le payer (tradition napolitaine du "café suspendu"), je me suis attaquée à la vitrine sur rue, avec en arrière-plan, la mercerie générale et ses fils colorés." Marion


( Agnès S)
"La matinée était brumeuse en ce mardi matin mais l'accueil d'Alice et Morgane ainsi que l'ambiance cosy du lieu ont eu vite fait de nous réchauffer. Étagères et piles de livres, coin de lecture des enfants, comptoir, mobilier vintage du coin café/coworking, vue sur la vitrine de la mercerie de l'autre côté de la rue, le choix des sujets est vaste !
Installée pour un café, je profite de mon angle de vue pour croquer le comptoir et le présentoir à gâteaux, bien alléchant... puis je me glisse entre 2 rangées de livres et m'attaque au coin papeterie tout en profitant du cadre pour échanger de précieux conseils de lecture avec Hélène et Valie.. Et je me rends compte qu'au final, il n'y a pratiquement pas de livres dans ma page de croquis, une 2ème séance s'impose !" Agnès S


(Hélène Leblanc)


(Brigitte Lannaud Lévy)
"C’est très amusant ces variations de traits et de couleurs sur un même point de vue. Comme Agnès et Hélène , je me suis dans un premier temps laissée allécher par le comptoir des sucreries mais aussi par ces ravissants tableaux naïfs de coiffures africaines "OK Tresse" et le beau tissu de wax au mur. C’est vrai que ce quartier de la Goutte d’or est baptisé aussi la « Little Afrique » de la capitale. Mais il n’y pas que les friandises qui m’attirent. Tout comme Marion le chatoiement de toutes les couleurs des bobines de fil de Dia Amadou le commerçant en face de la librairie a tout de suite capté mon attention, tout comme le vélo de Julia, la libraire, qui repose sur la vitrine et que je décide de garder au premier plan". Brigitte


(Brigitte Lannaud Levy)
Au final nous sommes restées toute la journée, les yeux hors de la tête de tout ce qu’il y avait à croquer que ce soit en intérieur ou en extérieur dans ce coloré quartier de la Goutte d’or. Le patron de la cantine Vegan "Le Myrha" où nous avons déjeuné nous a même conviés à revenir croquer son restau quand nous le souhaiterions. Une nouvelle rencontre entre dessinateurs parisiens que nous ne manquerons pas d’organiser tant l’accueil aura été chaleureux, que ce soient celui des commerçants ou des habitants. Encore un grand merci à l’équipe de La librairie La Régulière pour cette journée haute en couleurs qui nous a mis bien hauts les cœurs.

dimanche 10 juin 2018

Je veux du Vert

[ Par Brigitte Lannaud Levy ]

   

Je n'ai jamais eu autant envie et besoin de vert que ce printemps.  Selon l'historien médiéviste Michel Pastoureau, plus qu'un pigment, une couleur est d'abord une idée. Le vert répond pour moi à un appel de liberté et comme la fréquentation des arbres est dit-on bénéfique pour la santé, cette plongée verte ne peut me faire que du bien. Alors aux premiers rayons de soleil et saisissant l'opportunité d'une rencontre USKParis,  c'est armée de ma boîte d'aquarelle de verts, que je suis allée au jardin du Luxembourg à l'ombre des feuillus de la très belle fontaine Médicis m'attaquer à toutes ces jolies nuances de vert. 


Mais pourquoi une boîte d'aquarelle de verts quand avec des bleus et des jaunes mélangés on peut  obtenir  ses propres nuances? Tout simplement parce que je  trouve que c'est une couleur très difficile à créer. En mélangeant moi-même les pigments  de jaune et de bleu c'est comme si les couleurs devenaient vite  grisées,  salies et faisaient perdre aux jardins leur éclat et  fraîcheur  printanière. J'ai appris, toujours par la lecture du passionnant Michel Pastoureau, que le vert est une couleur instable, rebelle et très difficile à fixer chimiquement. Pendant longtemps les teinturiers avaient même interdiction de mélanger le bleu et le jaune. Du coup  symboliquement elle est devenue la couleur des êtres étranges, insaisissables: sorcières, lutins, fées, génies... extra-terrestres même. Les fameux petits hommes verts.  


C'est un grand bonhomme vert de gris qui ressemble à Hulk que je décide de croquer d'un peu plus près. Polyphème est le cyclope légendaire de la fontaine Médicis. Amoureux de Galatée, déesse des eaux, il est accroupi sur son rocher et observe sa belle dans les bras d'un autre, le séduisant Acis. Pour ce croquis, je me concentre sur le molosse au coeur d'argile et c'est le nez en l'air que je saisis cette masse toute en muscle, baignée par les ombres des feuilles qui plongent  avec délicatesse depuis la cîme des arbres. 


Je finis ma journée du côté de l'Orangerie  sur le parcours des joggeurs  pour croquer avec quelques Urban sketchers parisiens le monument-hommage à Eugène Delacroix (1798-1863) de Jules Dalou. L'occasion pour vous rappeler l'éblouissante rétrospective du génie de la peinture romantique au Musée du Louvre jusqu'au 23 juillet 2018.  Enfin, pour en savoir plus sur le vert, je vous recommande l'ouvrage de Michel Pastoureau "Vert-Histoire d'une couleur" en Points poche, une lecture passionnante pour vos vacances quand vous vous mettrez au vert justement. 

samedi 21 avril 2018

Rita Sabler et les Usk Paris au Loir dans la Théière

[ par Urban Sketchers Paris à l'invitation de Marion Rivolier ]



Rita Sabler, illustratrice de Portland, a passé quelques jours à Paris avec sa fille Isabelle.
Marion Rivolier lui a proposé d'aller au Loir dans la Théière. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un salon de thé cosy et chaleureux dans le Marais. Mais surtout il propose des pâtisseries exceptionnelles notamment la tarte au citron! Evidemment, deux d'entre-nous en ont commandé (-;
Installés confortablement, Hélène, Isabelle, Rita, Marion, Xavier, Marie-Claire, Brigitte (qui prenait les photos) et Dotun ont bavardé, croqué, bu du thé ou du café et mangé trop de sucre...


Rita :
What I love the most about being part of the Urban Sketchers is gaining an instant group of like minded friends, no matter where I find myself in the world.
It is our first full day in Paris. We are confused, tired, and jet lagged after a long journey. Grey rainy weather is not helping with the sleepy mood. Strong gusts of wind are blowing and pushing me and my daughter over the historic Seine bridges and up and down Parisian streets and boulevards.
Yet inside the cozy, warm Loir Dans la Théière Café there is a soothing flow of lively French conversation, tea cups, giant elaborate cakes, and a group of friendly people holding brushes, pens and sketchbooks. They are busy sketching while talking over warm beverages and deserts. I feel instantly welcomed and surrounded by like-minded souls as we spread over several tables and make ourselves comfortable on a low sofa. The conversation switches between slow English and even slower stumbling (mine) French, yet language is not a barrier when you have a common passion that unites and instantly bonds. So grateful to Marion for organizing this get together and the new family of Parisian sketchers I got to know.


Marion s'est concentrée sur les portraits des sketchers en face d'elle tout en bavardant en "franglais" avec Rita et Isabelle.


Marie-Claire a dessiné un peu plus de décor.


Brigitte: 
Par cette froide et pluvieuse journée parisienne, l’idée de Marion de nous retrouver dans ce très cosy Salon de thé du quartier du Marais m’est apparu tout de suite comme une excellente idée. J’aime cette décoration de bric et de broc avec ses vieilles affiches punaisées, ces fauteuils usés et canapés de cuirs dépareillés. On appelle ça le style « Chabi-Chic », une atmosphère surannée, poétique et chaleureuse. Bien agréable à retranscrire à l'aquarelle.
Dotun face à moi choisit de croquer les cuisines à l’encre en noir et blanc tandis que je m’attaque à la salle en couleur. Nos deux dessins donnent un champ contre champ assez intéressant dans deux styles très différents. Absorbé pas son croquis, Dotun en découvrant mon aquarelle a été très étonné de s’apercevoir, alors qu’il n’y avait qu’un mur à côté de nous, cette immense tablée avec des personnages sortis d’un conte pour enfants. Il pensait même que je les avais inventés . Il n’avait pas remarqué juste à côté de nous la grande fresque qui personnalise si bien l’esprit du lieu et ses références au chef-d’œuvre de Lewis Carroll: Alice accompagnée de ses animaux féériques et de la fameuse théière avec son Loir . C’est là que réside toute la magie du dessin et de son pouvoir merveilleux, pouvoir s’inventer des convives imaginaires. Mais là charte USK oblige, je n’ai croqué sur le vif, que ce que j’avais sous le nez.

Oludotun:
Comme c'est toujours un plaisir de retrouver des sketchers en semaine de travail, j'ai sauté sur l'occasion de la visite de Rita et Isabelle. J'avais toujours apprécié l'ambiance "café cozy" du Loir dans la théière, mais je n'avais jamais pensé à y dessiner. C'est un défi personnel de croquer dans ce café plein de monde en conversation car les personnages en grand nombre ne sont pas mon fort. Résultat : j'ai opté pour la cuisine, assez vidée de personnes en vue. Après, j'ai parlé avec Rita et pu échanger quelques phrases tout en français avec Isabelle. C'était très chouette ! J'avais visité plusieurs villes de la côte ouest américaine mais jamais Portland ; c'est sympa de connaître un sketcher de là-bas !

vendredi 30 mars 2018

Faites entrer les chroniqueurs judiciaires

[ par Brigitte Lannaud Levy ]



C’est dans la salle de la chambre des Criées du Palais de justice de Paris que deux des plus talentueuses signatures de la presse judiciaire, Pascale Robert-Diard (au journal Le Monde depuis 2001) et Stéphane Durand-Souffland (au Figaro depuis 2002), ont choisi de présenter leur dernier livre écrit à quatre mains : « Jours de crimes » (Éditions de l’Iconoclaste). Ils y racontent par fragments  sur 400 pages tout ce qui fait le sel des audiences en cour d’assises: ce qui fascine et effraie, ce qui fait pleurer souvent, mais rire aussi parfois. 

  

Ils se définissent tous deux comme des  «  ripailleurs d’humanité »  et nous livrent ce qu’ils ont vu, entendu et surtout ressenti tout au long de leur carrière. Toujours en veillant à être au plus près du « nu de la vie » et des vérités intérieures de tous côtés : accusés, victimes, hommes de loi.  Si les procès dont ils rendent compte sont bien souvent célèbres (Yvan Colonna, Antonio Ferrara, Bissonet, Fourniret…)  on les redécouvre comme en changeant de focale. C’est à travers les angles morts ou dans les choses minuscules du quotidien qu’ils nous révèlent ces grandes affaires judiciaires. « Le diable est dans les détails » comme l’a écrit Nietzsche. 
 Avec le procès de Tarnac qui vient de s’achever entre ces quatre murs, c’était l'une des dernières fois que l’ont pouvait accéder à cette mythique Chambre des criées. Le déménagement du Palais de justice de Paris aux Batignolles va sceller le sort de cette salle.  C’est ici que depuis deux cents ans se déroulaient les ventes aux enchères judiciaires à la bougie mais aussi chaque année la conférence  Berryer, dite conférence du stage.  Ce fameux exercice d’éloquence,  d’aptitudes oratoires et de capacités de conviction, a distingué  les plus grands ténors du Barreau de Paris. Ce soir de janvier dernier,  ce sont les deux célèbres chroniqueurs  judiciaires que l’on a fait entrer dans la salle . Pas pour aller dans le box des accusés, ici il n’y en a pas mais pour prendre la place du Président et de la Cour, face au public.



C'est accompagnés de Tommy, un dessinateur qu'ils sont entrés dans l'arène.
L'artiste va en "live Sketching", ponctuer leurs lectures de dessins d’humour projetés sur un écran. Ces croquis sur le vif sont au fil de la soirée toujours percutants, justes et drôles, même quand les sujets sont graves. C’est toute la force du dessin de presse. En fin de soirée Tommy très généreux de lui même a réalisé des croquis rapides à côté des dédicaces des deux auteurs dans l'ouvrage « Jours de crime ». Les dessins sont irrésistibles.

©Tommy
©Tommy


Pour ma part croquer et peindre cette soirée était une gageure. Il faisait nuit et pour que le public suive les dessins de Tommy projetés sur écran, la salle a été plongée dans le noir. Mais j’ai pu néanmoins sortir mon matériel, mon pot à eau et aquareller à l’estime sur mon carnet. Les récits d’audience étaient captivants tant la complicité entre les deux auteurs était forte, leurs talents d’orateur indéniables et complémentaires. Un humour second degré, très british pour Stéphane Durand-Souffland et pour Pascale Robert-Diard une voix feutrée ponctuée de silences qui en disent long...toute en émotion. Une chance pour les lecteurs que ces deux sensibilités aient eu la bonne idée de croiser leurs plumes pour retracer les grandes affaires de leurs vies.