jeudi 31 août 2017

Rencontre USK Paris : une équipe de croqueurs internationale à Gare du Nord !

[ par MatLet - dessins de Juan Carlos Figuera, Santi Sallés et Mat Let ] 

Le hall vu par Santi, Juan Carlos et Mat
De retour du festival Embarquement immédiat à la Réunion, Santi Sallés a contacté Urban Sketchers Paris pour aller faire quelques croquis avant de rentrer chez lui à Barcelone.
En plein mois d'août, nous n'étions que deux à être disponibles : Juan Carlos Figuera, infatigable sketcher vénézuélien et moi-même.
Nous nous retrouvons à Gare du Nord et après une petite bière pour faire connaissance avec Santi, nous nous mettons au travail. Mes camarades n'ont clairement peur de rien : ils choisissent comme premier sujet le hall principal de la gare, vu depuis la plateforme qui sert à embarquer vers Londres.
Santi attaque tout de suite, dans une sorte de ligne continue avec son crayon à papier résistant à l'eau. Pour Juan Carlos, c'est aquarelle direct !
Quant à moi, je suis un peu intimidé et je commence par faire une planche de croquis des gens en contrebas. Je finis par me lancer, en commençant avec la peinture, histoire de ne pas me perdre dans les détails.
Finalement, je termine avant mes camarades ce qui me donne le temps de les voir à l'oeuvre. J'observe Juan ajouter des ombres profondes sur son papier détrempé et Santi procéder à une mise en couleur rapide en niveaux de gris.
Trois croqueurs, trois résultats très différents !

La fine équipe à l'oeuvre
Nous avons encore du temps et nous nous dirigeons en bout de quai, à la recherche de nouveaux sujets !
Fidèles à eux-mêmes, mes camarades attaquent de manière frontale la complexité du paysage ferroviaire qui s'offre à nous : rails, pont, câbles dans tous les sens, poteaux innombrables... Rien ne leur fait peur !


Juan est vraiment habité quand il peint ! Il n'a jamais la patience d'attendre que la peinture sèche et rajoute des touches qui semblent anarchiques mais sont en fait très précises.


Santi est plus posé, il s'assoit et attaque sont croquis tranquillement. Cette fois il a changé de technique : il passe à l'acrylique !


Quant à moi, je n'ai pas le courage d'attaquer une seconde vue trop complexe. Mais j'ai repéré cette étrange horloge / caméra / panneau / chien-robot en bout de quai : voilà mon sujet !
Je dois déjà partir. Avec Santi, on se quitte en se donnant rendez-vous à Barcelone ou ailleurs pour une seconde manche de croquis ! Quant à Juan Carlos, il est encore à Paris pour un moment et on se reverra bientôt !

lundi 28 août 2017

La disparition de la Miroiterie, squat mythique de Ménilmontant

[par Sophie Voisin]


À la mi-février, descendant la rue de Ménilmontant, j’ai eu la surprise de voir que la démolition des bâtiments de la Miroiterie était en cours. Même si je n’ai pas fréquenté le lieu personnellement, il faisait partie de mon paysage depuis presque trente ans.
Cet ensemble de huit bâtiments disposés le long d’une courette en impasse avait été construit en 1930 par la famille Pipard sur une ancienne parcelle de vignes.
De 1945 à 1973, le peintre Daniel Pipard, surnommé le «Duc de Ménilmuch’ » en fait un haut lieu culturel, fréquenté par Prévert, Doisneau, Vian, Guitry et autres artistes renommés de l’époque. Le Duc meurt renversé par une voiture en 1978.
Succède une activité de miroiterie, déjà partiellement en place à l’époque du Duc. Elle perdurera vingt ans jusqu’à ce qu’un jeune ouvrier (le fils du patron, disait-on) meure, renversé par une voiture en descendant de son camion – l’Histoire bégaie parfois…
Je m’en souviens, c’était une belle journée de printemps, l’émotion avait été grande dans le quartier.
En 1999, des squatteurs ont investi les lieux. Il y avait des repas collectifs, un vestiaire où on pouvait déposer et prendre des vêtements gratuitement, des prestations musicales et plastiques de tous genres. La porte de l’allée et celle de la boutique étaient presque toujours ouvertes. L’occupation des lieux était tolérée par les autorités et s’intégrait au quotidien.
Jusqu’à cette année - ça devait être vers 2005 - où une histoire pas très claire impliquant un résident a donné lieu à une enquête de police. Le squat, s’il est resté toujours actif, est apparu moins accessible au simple passant. Malgré tout, les concerts continuaient, quelques artistes y avaient leur atelier et des sans domicile fixe pouvaient y trouver abri.

Quand trois ans plus tard un promoteur a racheté la parcelle, bâtiment après bâtiment, la menace d’une expulsion s’est faite plus précise. En 2014, la chute d’un arbre sur un mur lors d’un concert a accéléré l’évacuation d’un lieu devenu dangereux.

Et au début de cette année les pelleteuses sont arrivées.
La démolition a été particulièrement rapide.


Pendant l’été, le terrain a été confié aux gestionnaires de la Bellevilloise toute proche. Buvette, DJ, bacs à sable, déco bric-à-brac et bâches qui claquent au vent, on retrouve l’ambiance habituelle des friches urbaines qui fleurissent à Paris depuis quelques étés. Une forme de standardisation de l’éphémère.
En octobre les travaux démarreront. Le projet ne paraît pas d’une grande originalité architecturale mais bon…

jeudi 24 août 2017

De retour du Symposium International des Urban Sketchers à Chicago !

[ par Marion Rivolier ]



Je me suis envolée pour Chicago le 24 juillet pour donner des workshops au 8ème Symposium International des Urban Sketchers du 26 au 29 juillet.
Le Symposium est une rencontre internationale où les participants suivent des Workshops, des démonstrations et des conférences. Il y a environ 50 Instructors du monde entier et une grosse équipe d'organisation. Cette année, 500 personnes ont assisté au Symposium.
J-1 : Le mardi, j'ai passé la journée à préparer mon cours "How to reach the sky", en priant pour que le ciel soit à la hauteur de mes attentes deux jours plus tard.


J'ai donc travaillé sur le rapport entre le ciel et les grattes-ciels qui s'alignent le long de la river-walk. L'échelle est démesurée, la hauteur, la largeur, la densité, des fenêtres par centaines de milliers... je ne sais plus où donner de la tête. J'essaie de me concentrer sur les reflets, couleurs et lumières du ciel qui jouent sur les façades miroirs des tours.


J1 : c'est le premier jour du Symposium! Nous rencontrons tous les autres Instructors, les organisateurs et tout le staff. Le lieu de rencontre est une salle de basket avec gradins, drapeaux et tableaux des scores (et bacs de bonbons). C'est immense et tellement américain (!). Après cette première réunion, c'est le temps des inscriptions pour les participants, nous avons donc quartier libre. J'en profite pour aller préparer ma Démo du lendemain... Puis avec Delphine, nous partons découvrir Millenium Park et Navy Pier : je continue à me concentrer sur le ciel tout en relevant ce paradoxe paysager de la confrontation directe entre le lac Michigan et la bande de gratte-ciel.


J2 : Aujourd'hui, premier Workshop mais le ciel est complètement blanc... J'ai donc modifié mon cours au fur et à mesure que je le donnais pour m'adapter à la situation! Cela s'est bien passé et certains garderont en tête que l'ont peut changer l'axe de son regard, ce qui permet d'aborder un dessin autrement.
Après notre Démo, nous décidons, avec Delphine, de monter sur le Rooftop de Cyndi's pour croquer la vue sur Millenium Park et sur le lac.
J3 : journée complète de cours... Pas le temps de dessiner. Je suis épuisée...


J4 : c'est le dernier jours du Symposium; j'assiste au cours de William Cordero autour des textures et de l'architecture. C'est très intéressant et cela m'oblige à utiliser des stylos...


L'après-midi, nous nous retrouvons tous pour le grand Sketchcrawl et la photo finale avec tous les participants (à droite, la French Team :  Delphine Priollaud-Stoclet, Vincent Desplanche et Lapin).


Et pour terminer, nous nous sommes tous attaqué au "Bean" d'Anish Kapoor, sculpture extraordinaire et grandiose qui est un peu devenu le nouvel emblème de la ville de Chicago.
Pour voir et revoir tous les dessins, images et photos du Symposium à Chicago, suivre les #uskchicago2017 , #usksymposium et #uskchicago
Et l'année prochaine , rendez-vous à PORTO avec une équipe fantastique!

lundi 21 août 2017

Paris se met aux couleurs ...

[ par Tula Moraes ]


En train de me promener à la recherche des endroits insolites à croquer, je découvre la rue Crémieux (dans le 12ème arrondissement, quartier du Quinze-Vingt), un vrai exploit pour ma palette, des couleurs dans tous le sens, dans une petite rue pavée et piétonne.
Dépaysée et Fascinée, entouré par les couleurs d'ici et d'ailleurs.
Mes aquarelles se sont promené du vert , en passant par le bleu ... jusqu'au au rose … une balade courte mais surprenante.


Petite promenade au Canal St.Martin pour découvrir les nouveautés de ma librairie préférée à Paris (Artazart) et récupérer la liste des vernissages de la rentrée. Je croque sa devanture rouge bien soignée, et je craque devant ses livres d'art.


J'avance dans ma recherche et pour le plaisir des yeux, trois boutiques en couleurs attirent mon regard, petite pause rapide pour se rafraîchir avec une glace italienne avant de replonger dans Paris coloré.

vendredi 18 août 2017

Bonnet d'âne

[ par Brigitte Lannaud Levy ]



Dernier croquis parisien sur le vif avant les vacances en Bretagne. L'inscription de mon fils au Lycée Henri IV, un jour de pluie, me donne l'occasion de croquer de la cour intérieur, la fameuse tour Clovis. Y montent avec le proviseur ceux qui obtiennent les félicitations à chaque trimestre passé au collège Henri IV. Autant vous dire qu'il y a peu d'élus à vous faire coucou du haut de la tour.


Pour moi cette fin d'année scolaire, c'est plutôt un immense bonnet d'âne, après avoir stupidement oublié dans le TGV, tout mon matériel de peinture. Ma belle boîte d'aquarelle émaillée avec laquelle j'avais fait un nuancier de fou, mon précieux carnet des ateliers USK10x10 et du stage avec Delphine Priollaud Stoclet. Grrrr. Comme punition, je peux m'infliger de recopier 100 fois: "J'écris mon nom et mon adresse sur mon carnet et j'étiquette mon sac", "Je vérifie bien que je n'ai rien oublié dans le train ou l'avion, surtout pas mon sac à trésor à mes pieds". Et je vous épargne mes recherches infructueuses aux comptoir des objets trouvés de toutes les gare traversées!



Allez, haut les cœurs, haut en couleurs. Le mieux, c'est peindre pour oublier et imaginer que mon matériel puisse provoquer une vocation.
Et puis chance pour moi, 10 jours après l'avoir perdu, mon sac a été retrouvé par une belle âme qui m'a recherchée par internet. Tout est bien qui finit bien. Alors bonnes vacances à tous, pensez à étiqueter votre matériel et surtout n'oubliez rien dans les trains ou les avions.

mercredi 16 août 2017

Et voici les résultats du 56ème SketchCrawl à La Villette !

[ par Urban Sketchers Paris ]


Dès 10h30 une quinzaine de sketchers étaient déjà à l'oeuvre autour de la Fontaine aux Lions.
Quelques têtes inconnues… enquête : ont trouvé l’information sur Internet… sont tombés sur le blog par hasard… cherchaient une activité pour ce week-end !
Premier sujet captivant : devant la Grande Halle, une “Ville éphémère” de cartons (par l'artiste Olivier Grossetête) était en cours d’installation avec participation des amateurs. Elle devait être démolie le lendemain. En fin d’après-midi, Claire a réussi à saisir la tour alors qu’elle s’écroulait d’elle-même.
A l’heure du déjeuner, la chaleur montant, nous avons grignoté sur la prairie salades et petits sandwiches à l’ombre de grands parasols de la Folie-café qui faisaient mine de s’envoler à chaque bourrasque de vent.
Puis le site de la "Bicyclette ensevelie” de Oldenburg et Van Bruggen a bien plu avec les moutons noirs du Velay, dits “moutondeuses” !
Tout le monde s’est éparpillé vers divers sujets : le Canal de l’Ourcq, les “Folies” rouges de Tchumi, les vues sur la Géode, la Cité des Sciences, la Philharmonie et sa terrasse, les manèges, etc.
Alors qu’il semblait de plus y avoir personne dans le Parc, les sketchers sont arrivés nombreux, tranquillement au pot final, au frais sous les grands arbres du jardin de la “Petite Halle”. Occasion de faire mieux connaissance, d’inciter les nouveaux à rejoindre les USK Paris. Et bien entendu, on a fait tourner les carnets.
D’ores et déjà l’idée a été lancée de poursuivre l’exploration du Parc dans sa partie nord lors du Sketchcrawl de l’été 2018 ! Pour un certain, c’était une première visite au Parc, sans doute y retourneront-ils avant.
Merci beaucoup à Monique pour l'organisation (et son texte) et à Dotun pour l'idée du sketchcrawl de l'été 2018!
A très bientôt pour le prochain Sketchcrawl en octobre.

samedi 12 août 2017

Un dimanche après-midi chez Eugène Delacroix

[ par Agnès Selles ]



Pour ceux qui restent à Paris cet été, le musée Eugène Delacroix propose un atelier aquarelle les dimanche après-midi.
Dès 14 heures, il y a foule dans le minuscule jardin du musée ! Chacun se précipite sur le matériel prêté et cherche une place où s'installer. Déception pour certaines qui pensaient trouver des fleurs : en cette fin de juillet il n'y en a quasiment plus ! Du coup un petit massif et ses deux dernières fleurs est pris d'assaut par les dessinatrices.



Comme les fleurs ne sont pas mon sujet favori, je préfère lever les yeux vers les maisons voisines qui observent de leurs fenêtres ouvertes l'agitation dans le jardin.
C'est sans doute elles dont parlait Eugène Delacroix quand il évoquait dans son journal "le soleil le plus gracieux sur les maisons qui sont en face de ma fenêtre".
Se souviennent-elles l'avoir aperçu ?

mardi 8 août 2017

Ceux qu'on ne voit plus dans les rues de Paris...

[ par MatLet ] 


Incroyable comme cet homme ne semblait pas exister aux yeux des autres passagers.

Comme tous les Urban Sketchers parisiens, j'aime dessiner les belles architectures haussmanniennes, les monuments historiques etc. bref, ce qui fait la beauté du Paris de carte postale.
Mais en tant que Parisien, je ne peux m'empêcher de remarquer la fracture qu'il y a entre le luxe architectural et toute une partie de la population qui vit dans une grande précarité.

Comme les autres Parisiens, j'avais pris l'habitude de ne plus voir cette misère, car il faut se blinder soi-même pour ne pas être pris à la gorge quand on croise quatre ou cinq personnes faisant la manche sur un simple trajet de métro...
Mais avec mon oeil de dessinateur, cette situation et ces gens sont devenus impossible à ignorer.
Il me semble que nous, Urban Sketchers, sommes les témoins de notre ville, dans ce qu'elle a de beau, comme dans ce qu'elle a de dur et de tragique. C'est pourquoi depuis quelques temps, j'ai accumulé un certain nombre de croquis de sans domiciles ou de gens dans la précarité. 

Certains profitent des terrasses, les autres se débrouillent pour vivre... un paradoxe parisien.

Je dois avouer que pour le moment, je n'ose pas aller à leur contact, je me contente d'enregistrer la trace de leur présence dans la ville, car nous avons trop appris à les oublier, à ne plus les voir.
C'est un premier pas vers un peu plus d'ouverture et d'humanité, me semble-t-il... le premier pas j'espère.

J'ai longtemps hésité avant de faire ce croquis. Suis-je un voyeur ? Je pense être un témoin.