mardi 20 juin 2017

Un samedi à Oignies avec les sketchers lillois

[ par Sophie Voisin ]

 

vue d’ensemble, sous l’auvent du Métaphone.

Ce samedi du mois de mai j’ai retrouvé les sketchers du nord pour une journée de dessin à Oignies, à une trentaine de kilomètres au sud de Lille. Le matin, nous étions une douzaine à croquer le site du 9-9bis des mines de Dourges, sous un ciel un peu gris. Étrange atmosphère dans ce lieu quasi désert dont on ne peut oublier qu’il fût autrefois grouillant de vie et de labeur.

Dans notre dos, le Métaphone, salle de spectacles et instrument de musique urbain, émettait parfois quelques sons, au détour d’un courant d’air.




Le carreau de fosse 9-9bis situé au cœur du Bassin minier a fonctionné de 1933 à 1990 et 8 millions de tonnes de charbon ont été remontées des puits. Classé aux Monuments historiques en 1994 il a été inscrit en 2012 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au titre de « paysage culturel évolutif ». Au loin, on aperçoit le terril 110, lui aussi inscrit au patrimoine.

À midi, nous avons rejoint la petite ville d’Oignies où nous espérions reprendre des forces (et des calories) aux baraques à frites et à pizzas habituellement stationnées place de la République. Malheureusement, les camions étaient fermés le weekend et le bar le plus proche ne proposait aucune restauration. C’est donc dans un kebab (au nom d’une région turque elle aussi inscrite sur la liste des sites à protéger, la Cappadoce) que nous avons trouvé de quoi satisfaire notre appétit.

L’après-midi nous étions encore sept dessinateurs pour aller croquer les résidents de l’EHPAD Stéphane Kubiak. Un bâtiment tout neuf, au bout de la rue de l’Avenir.


Nous nous sommes répartis en deux groupes pour visiter tous les étages. Après chaque croquis, d’une dizaine de minutes, nous montrions son portrait à chaque modèle. Parfois, une conversation s’amorçait. Si les résidents étaient plutôt contents de notre visite, et trouvaient les portraits de leurs voisins particulièrement réussis, le rapport à leur propre image donnait parfois lieu à des réactions mitigées : « C’est à ça que je ressemble ! ben j’suis pas bien belle, en même temps, on est vieux », m’a dit Simone, philosophe.


Vers 16h30 quand nous avons rassemblé tous nos dessins sur les tables de la salle commune, nous avions produit une bonne soixantaine de portraits. Ils feront l’objet d’une exposition dans la salle commune de cet établissement où nous avons été particulièrement bien accueillis, pour être ensuite offerts à nos modèles d’un jour.

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