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vendredi 4 mai 2018

Improvisation parisienne, 20 avril 2018

[ par Delphine Priollaud-Stoclet ]


Je dessine aux quatre coins du monde avec bonheur... et rarement à Paris, faute de temps quand je pose enfin mes valises at home.
Ce vendredi 20 avril, le ciel est aussi bleu que mon manque de motivation à défricher paperasseries, comptabilité, requêtes et mails en attente. Empoignant mon sac de dessin, je saute dans le premier RER, direction Magenta, sans vraiment savoir où je poserai mes aquarelles. Sans conviction, je me dirige à pied vers la Gare de l'Est et tombe nez à nez avec deux grues paradant au-dessus des voies de chemin de fer. Peu importent les odeurs de pisse et les crachats, impossible de résister.
Puis je me dis que j'irais bien acheter quelques citrons caviar à l'épicerie indienne du passage Brady. Trois citrons et deux pâtes de curry vert plus tard (plus de place pour la sauce tandoori), je débouche dans la rue du faubourg Saint-Denis inondée de soleil. Juste le temps d'un café-croquis, coincée entre deux potes qui évoquent leurs histoires de cul et d'alcool et un clochard accordéoniste. Finalement, c'est très exotique Paris...



Je file ensuite vers le Forum des Halles pour repérer le lieu du workshop "Quand la lumière fait de l'ombre" que j'animerai le dimanche d'après pour le programme USK 10X10 à Paris.
L'occasion de tester rapidement une proposition sur l'étude des contrastes maximums de valeurs autour de l'Eglise saint-Eustache et de la rue du Jour. Pas si simple la balance des noirs et des blancs !


Et pour terminer cette journée improvisée en beauté, je convainc Laurent de me rejoindre pour l'apéro au Chant des Voyelles, rue des Lombards, peignant le ciel qui rosit de bonheur en l'attendant.
Paris vaut toutes les villes du monde.

lundi 8 mai 2017

#USK10x10 se poursuit à Paris !

[ par Urban Sketchers Paris ] 

#Usk10X10 a de nouveau pris avec bonheur ses quartiers à Paris dimanche 10 avril dans les environs de la Gare de l'Est et du Canal Saint-Martin.


Le workshop du matin, "Murs d'expressions", transforme une rue déjà un peu étrange et bizarre en véritable street atelier : Delphine, surnommée pour l'occasion Mary Poppins par une participante, a sorti de son (pas si gros) sac à dos une multitude de couteaux à peindre, tubes, palettes, pots, pastels, liants, fusains, craies grasses, feutres, crayons, aquarelle, encre de Chine, brou de noix... Un inventaire à la Prévert pour transposer des techniques habituellement peu utilisées en extérieur en mode Urban Sketching.


L'objectif : observer la matière du mur, ses altérations, son histoire et s'en inspirer pour créer la peau d'un mur in situ en utilisant des techniques inédites : marouflages, lacérations, drippings, patines, mix media, intégrations de collectes sur site (écailles de murs, poussières, débris) etc. A la limite de l'abstraction et plus proche de la peinture que du croquis, cette approche permet de se libérer des conventions graphiques (lignes, couleur, valeurs) pour aborder cette fois-ci la ville sous l'angle de sa texture au sens physique du terme. En toute confiance...


Dans un second temps, Delphine a proposé de travailler sur le mur image-message : ici, une oeuvre de street art flamboyante avec un mot peint dans l'air du temps. Où comment recréer un tableau dans le tableau à partir du tout ou du fragment réinventé...
Enfin, les participantes ont dessiné une vue perspective du site de manière plus habituelle, au trait... mais sur un support inhabituel aux réactions surprenantes : un morceau de papier de soie qui se froisse, se déchire, diffuse, s'envole. Ou comment quitter sa zone de confort... Marouflé en transparence pour s'intégrer aux peintures précédentes, le croquis joue sur le contraste graphisme / matières avec bonheur.


Le workshop de l'après-midi consacré aux flux urbains (les gens et le mouvement), toujours animé par Delphine, a démarré dans la Gare de l'Est par un briefing consacré au positionnement des personnages et au repérage des connections entre les éléments qui composent la succession des plans dans l'espace. En y intégrant les gens, à la bonne place, à la bonne taille et à la bonne distance, bien sûr ! Une simple affaire de point de vue, finalement.


Puis Delphine procède à une rapide démo pour expliquer comment bousculer ses habitudes afin d'insuffler plus de spontanéité, de mouvement et de vie dans le dessin : en commençant par exemple par poser la couleur, en dessinant tout en même temps avec synthèse et globalité, en amenant une ligne qui serpente dans la couleur sans l'enfermer, en ouvrant les yeux et les contours... Pendant ce temps, Marion croque Delphine et les participantes attentives et curieuses.


Hop, c'est parti pour un premier sketch Gare de l'Est, puis on enchaîne par une mise en situation sur le parvis de l'Eglise Saint-Laurent, face à un carrefour brut de décoffrage : passants, voitures, bus, mobilier urbain, architecture conjuguent à tous les temps les multiples facettes des flux urbains.


Une journée passionnante et de belles rencontres malgré une météo maussade mais sèche... Merci à vous toutes pour votre énergie et votre enthousiasme et vivement la prochaine session, le 14 mai au Marché d'Aligre.

vendredi 7 avril 2017

Un samedi à Paris : repérage #usk10x10 / Stories

[ par Delphine Priollaud-Stoclet ]



Après avoir animé toute la matinée un stage de Croquis urbain in situ sur le Pont des Arts, j'ai profité du soleil pour repérer les lieux en vue de mes deux prochains workshops pour les 10 ans d'Urban Sketchers : 10 Years x 10 Classes. Une belle aventure à croquer !

Je suis d'abord allée Gare de l'Est pour le Workshop intitulé "Les gens qui voyagent, flux urbains".
Un workshop consacré à l'expression graphique des flux et des déplacements.
Installée à la terrasse du Starbuck, j'en ai profité pour observer les allées et venues des voyageurs, baignés de lumière sous la verrière magnifique. Une famille indienne me filme sous toutes les coutures en train de croquer et le petit garçon me demande en anglais : "Mais comment tu fais pour copier ce que tu vois ?".
Moi : "Je ne copie pas, je regarde...".
Bref, je dessine vite fait le temps d'un expresso vite avalé : les jeux de lumière sont fascinants et mettent en vibration les gens qui passent.
A l'extérieur, je tombe sur un spot fabuleux pour la partie "outside" du workshop : des voitures, des bus, de la perspective, un carrefour... et de la place pour nous installer confortablement !

Je traverse ensuite le jardin Villemin pour me retrouver sur les bords du canal saint-Martin à la recherche de belles matières de murs pour mon second workshop : "Murs d'expressions".
Un atelier inédit pour travailler in situ davantage sur l'expression plastique des textures et des matières que du croquis en lui-même.
Quelques mètres plus loin, je tombe sur la perle rare...
 Un mur décrépi, recouvert de graffitis et d'affiches. la matière idéale ! J'installe mon petit atelier sur le trottoir sous les regards curieux des passants. 
Quel plaisir de conjuguer mon travail de plasticienne avec celui de l'observation in situ. 
Je lacère, je déchire, je colle, je patine, j'éclabousse, je gratte, je ponce, je racle... Des gestes plus habituels en atelier qu'à l'extérieur, mais on y arrive très bien. 
But du jeu : recréer la matière du mur. passionnant !

Inspirée par les collages in situ d'Ernest Pignon Ernest, je croque de manière plus habituelle ce coin de rue, pour intégrer ensuite le sketch à ma matière de mur.


Puis je patine et lacère à nouveau l'ensemble. 
J'ai hâte d'expérimenter à nouveau ces techniques dans la rue, quand le croquis se mue en tableau.