vendredi 19 janvier 2018

Nos ancêtres, les Urban Sketchers du XIXème siècle

[ par Tula Moraes, Mat Let et Lapin ]




Lapin, le sketcher Barcelonais, Tula et Mat se sont rendus (pas tous en même temps) à l'exposition "Dessiner en plein air - Variations du dessin sur nature dans la première moitié du 19e siècle" au musée du Louvre (jusqu'au 29 janvier). Ils partagent avec nous cette expérience!

LAPIN

Comprendre ce qui a poussé les artistes à dessiner d’après nature ou sur le motif, telle est l’ambition de cette exposition.
Outre l’émotion de découvrir 8 carnets originaux d’Eugène Delacroix, l’exposition retrace le courant qui anima grand nombre de peintres, dessinateurs, graveurs et architectes à sortir de leur atelier dans la première moitié du XIXº siècle. Ces Urban Sketchers avant l’heure, se représentent parfois dans leurs croquis, prouvant au spectateur que l’artiste a bien été témoin de la scène, en opposition à la norme de l’époque de copier les grands maîtres en atelier. Je me suis amusée à traquer ces autoportraits au fil de l’exposition, je pense même troquer mon chapeau pour un haut-de-forme, c’est quand même trop la classe !

Mes coups de coeur, au delà des oeuvres de Delacroix que j’admire depuis longtemps, sont : l’incroyable vue de la cathédrale de Reims d’Adrien Dauzats (certainement un aïeul de Gérard Michel), les dessins de bataille d’après nature de Giuseppe Pietro Bagetti, les gravures d’après nature d’Eugène Bléry ou la spontanéité des croquis de Camille Corot…
Je dévore le catalogue de l'exposition en ce moment même, très recommandable. Tous au Louvre !!!

TULA


Après avoir été enchantée par la lecture de la liste des fournitures pour un architecte en voyage, je me lance dans dans la reproduction de l’atelier bateau de Daubigny. La spontanéité de ses traits faits à l’encre de chine au coeur de la nature sur un petit carnet de poche, un vrai urban sketcher de son temps. Comme l’utilisation de l’encre de chine est interdite à l’intérieur des musées, mon iPad remplace l’encre, car même si le rendu diffère de celui-ci, il faut vivre avec son temps !


MATLET



Je n'ai jamais aimé "copier" les grands maîtres, parce que ça prend trop de temps et que de toutes façons, le résultat ne sera jamais à la hauteur du modèle... Ou alors finalement, est-ce à cause des sujets ? Parce qu'en voyant le carnet du voyage au Maroc de Delacroix, je n'ai pas hésité une seconde: il fallait que je le recopie ! C'était ma façon à moi de me l'approprier, d'en emporter quelque chose et puis surtout d'essayer de comprendre ce qu'avait fait le maître... Cette émotion parcourt l'ensemble de l'exposition : on y voit tous ces peintres et dessinateurs faire la même chose que nous faisons, nous les Urban Sketchers du XXIème siècle. Se poser quelque part (souvent sur un tabouret portatif !) et puis simplement croquer ce qui nous entoure, avec plus ou moins de détail et de réalisme. La différence étant peut-être que pour eux, les croquis sur place étaient souvent un travail préparatoire pour une oeuvre d'atelier !

Oh et puis une chose m'a rassuré : ils avaient eux aussi leurs ruses ! S'il m'arrive parfois (je sais, c'est mal) de prendre une photo pour finir un dessin plus tard, certains d'entre eux avaient des "chambres claires" qui grâce à un prisme permettaient de projeter directement l'image de leur sujet sur leur feuille ! 200 ans plus tard, je ne suis pas sûr que ça soit autorisé par notre Manifeste !

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