jeudi 30 août 2018

Un été de canicule à Paris, paresse et tentatives de rafraîchissement au programme!

[ par Marion Rivolier ]


Depuis la mi-juillet, Paris Plage s'est installé, comme tous les ans, sur les berges de la Seine. J'adore pouvoir marcher ou faire du vélo le long de l'eau, cela donne une sensation de fraîcheur, malgré la canicule. Et les palmiers donnent un petit air du Portugal et de vacances à notre ville de Paris, que l'on trouve parfois un peu trop grise.


Depuis quelques mois,  nous avons des températures affolantes. Des 35 ou 36° pendant plusieurs jours. Quand on habite sous les toits, même si on ferme et on calfeutre, à partir de 16h, l’air devient irrespirable, il fait très chaud et on étouffe, littéralement. Alors il faut fuir!
Ce samedi là, après une séance de rafraîchissement dans un expo au Centre Pompidou, divinement climatisé, j'ai marché sur les berges de Seine, Paris Plage avec quelques parasols et brumisateurs. C’est sur le bout de l’île Saint Louis que j'ai pique niqué. En face, un trio de jeunes gens détendus et étendus , animés par une conversation sur l’amour, ses joues et ses peines. J’ai aimé n’évoquer que l’essentiel. Parfois ce que l’on ne dit pas est plus important que l’on dit. Leurs poses lascives sont inspirantes et suggestives. Je me perds dans la texture mobile des reflets de l’eau et leurs couleurs improbables... peut-être réussir ont-ils à me rafraîchir?

Il est encore trop tôt pour rentrer, je cherche un coin avec ombre et aéré, si possible! J'atterris sur La Base Filante, bar éphémère, installé dans un terrain vague, en attente d’urbanisme. Le bar est dans un dodécaèdre fait main (semble-t-il) mais la bière est locale, donc bonne. Les filles et les garçons sont affalés dans des transat turquoises. Nous sommes entourés d’herbes folles et de palettes de chantier. De larges voiles blanches claquent au vent. C’est agréable. Une demie bière et je suis déjà un peu pompette. Cela doit être la chaleur!


Le lendemain, j’ai organisé une rencontre Urban Sketchers Paris sur l’esplanade entre le Palais de Tokyo et le musée d’art moderne. L’espace est aménagé en bar-restaurant. Ce jour là, plusieurs concerts se sont succédés sous l’égide de Sofarsounds . J’ai entamé mon aquarelle sur Niryntsoa, et j’ai terminé avec La Chica de Belleville, chanteuse Vénézuélienne à la voix envoûtante. Les gens vont et viennent. Il faut donc les saisir en quelques secondes, attitude, corpulence, personnalité... ce qui est chouette est qu’il y a beaucoup de couleurs et de diversité, de quoi faire jouer son pinceau au rythme de la musique!

lundi 27 août 2018

Le Porto-Off des Parisiennes au Symposium Urban Sketchers 2018 : perspectives !

[ par Urban Sketchers Paris à l'invitation de Claire Archenault ]


Rua da Casino da fonte Vila Nova de Gaia [par Claire Archenault ]

USK Symposium Off, cela veut dire des rencontres, avec 800 sketcheurs sur le site historique de cette belle ville, des échanges en anglais, en espagnol, en portugais, en langues asiatiques. Cela se passe cette année en Europe, et nous avons pu nous joindre plus facilement à cette énergie partagée de dessinateurs, architectes, illustrateurs et peintres du monde entier.. Chacun(e) d'entre nous en a rencontré, carnet et matériel à la main, aimer dessiner est le leit-motiv , et nous échangeons entre deux escaliers, deux points de vue, ces moments précieux, clins d’œil au regard de l'autre, dans son humanité.

Etre en Off à Porto, c'est choisir parfois l'autre coté de la rive pour observer la formidable vue des maisons au bord du Douro, la circulation des bateaux, des voitures, le téléphérique qui monte au château,  dans une lumière estivale magique.
Mon goût pour les scènes de vie, a pu trouvé ici de formidables points de vue, que j'ai tenté de restituer par l'aquarelle en direct, sur un carnet "fait maison" avec un  beau papier Fabriano 300 gr. [Claire]

 Vila nova de Gaia composition [par Sophie Voisin ]

"Vila Nova de Gaia, en traversant le Ponte Dom Luis, est réputée pour ses caves et ses chais.
Le long du quai, on croise toutes les grandes maisons de vins de Porto mais c’est la jolie façade Art Déco d’un des plus anciens clubs d’aviron du Portugal qui m’a attiré l’œil.
Plus tard, cherchant l’ombre des ruelles latérales, j’ai croisé Half Rabbit, une création éclatante de Bordelo II, dont j’avais déjà admiré le Raton Laveur à Lisbonne.
Cet artiste portugais, deuxième du nom, (son grand-père était peintre) recycle des déchets, pièces automobiles ou appareils ménagers, pour créer de gigantesques animaux colorés qu’il accroche aux murs. Une manière interpeller le passant sur le désastre écologique que représente notre société de consommation et son impact sur la nature.
Les Parisiens peuvent voir son Castor au 87 rue du Chevaleret." [Sophie]

Ponte Dom Luis   [par Annick Botrel]

"Le magnifique pont métallique qui enjambe le Douro est l'œuvre d'un disciple de Eiffel (fin du XIXe siècle).
L'élève a dépassé le maître car je le trouve plus élégant que celui de Eiffel, construit juste en amont.
Je l'ai dessiné en plein soleil, depuis les escaliers qui le surplombent. Comprendre sa structure est essentiel pour le dessiner correctement.
J'ai quand même cuit une bonne heure et demi pour venir à bout de la chose !" [Annick]

Composition d'éléments remarquables d'architecture portuguaise [par Anne Weber]

Anne de son coté, a assemblé dans une composition très subtile, différents sites de Porto pour nous décrire les richesses de cette ville, en balayant  les époques allant de l'art roman  de la cathédrale à l'Art Nouveau de la Praça da Liberdade , nous livrant ainsi un reportage visuel  très complet...

Cais da Ribera [par Annick Botrel] 

 "La praça da Ribeira est le cœur du quartier historique de Porto.
Ses maisons colorées pour la plupart recouvertes d'azulejos, sont typiques du Portugal. Ce fut le coin le plus arrosé de Porto...le point de rencontre des Urban Sketchers France en fin de journée ainsi que le lieu officiel des Drink & Draw pour le Symposium !"[Annick]

 Libreria Latina, rua da Banharia [par Anne Weber]

Galeria de Paris restaurante  [ par Claire Archenault]

A deux pas de la librairie Lello, la rue Galeria de Paris  abrite le restaurant du même nom, havre de paix en mi-journée et menu très attractif … Faute d'avoir été tamponné mes aquarelles au Symposium, j'ai quand même eu comme preuve de mon passage à Porto le tampon de ce restaurant , tout couvert  de boiseries, et décoré de voitures années 60, et d'un énorme Grosminet jouant du tuba sur le comptoir.
A Porto, au vinho verde, santé, saude !

jeudi 23 août 2018

Mélanie Ménard King à la rencontre des Urban Sketchers Paris

[ Guest post par Mélanie Ménard King ]




Paris en août, confirmations mails, Facebook, Instagram, les rendez-vous sont fixés, allons-y !
Expatriée depuis plusieurs années et de retour en France à Tours depuis quelques mois il me tardait de retrouver la dynamique propre aux rencontres sketchers auxquelles j’ai pris part à Barcelone, mon dernier chez-moi.

Jeudi soir direction les Grands Voisins à l’invitation de Monique. Je découvre un projet dans un quartier qui m’est pourtant familier. L’ex-hôpital Saint-Vincent de Paul est investi par des associations, des boutiques, des ateliers, le centre d’accueil pour les exilés s’installe progressivement. Le froid et la pluie, bienvenus finalement après une canicule infernale, refroidissent mes ardeurs et je laisse le carnet de côté. Il faudra revenir pour saisir tous les petits recoins qui n’attendent que d’être croqués. Je profite de ce moment pour faire connaissance avec des USK Paris de toujours et des nouveaux venus comme moi, on prend un verre, certains un chocolat chaud, on cause, on se donne rendez-vous à la prochaine fois.



Samedi le soleil est de retour, direction Stalingrad version Paris-Plage à l’invitation de Marie-Christine. Alanguie, souriante, un peu foutraque cette plage est plus familiale et « de quartier » que celle des quais de la Seine. Après le petit-déjeuner au lieu de rendez-vous, qui permet de repérer les plumes en présence, je pars m’affronter à la Rotonde. Je n’y reste pas longtemps. Je suis une sketcheuse paresseuse et j’ai très vite, et mes professeurs devront m’en excuser, abandonné toute idée de capter perspectives et proportions. Mon plaisir c’est la ligne, et les histoires et là, on frôle la sur-stimulation. Cafés, piscine, péniches et autres embarcations, jeux, foule, danseurs, tagueurs, pêcheurs, écluses et pont-levant… Halte ! Je freine en faisant de petites vignettes qui requièrent moins d’effort d’autant que la chaleur est revenue et ramollit le cerveau. Avec ce beau ciel bleu je n’ai pas besoin de changer ma palette méditerranéenne. Ce sont les couleurs des parasols, des transats, du soleil qui frappe les façades, obscurcit les ombres. Seul le gris s’invite, celui du bitume, celui de Paris. Les blancs resteront sans doute blancs, par manque de temps. Je n’ai jamais pu finir un sketch « plus tard». Il s’inscrit toujours dans un instant et celui-ci passé le dessin passe lui aussi. Il faudrait sans doute apprendre à faire plus vite… mais dans le fond, pourquoi ?

A midi le groupe se retrouve et j’attrape au vol quelques prénoms. On envie le trait du voisin, l’usage décomplexé de la couleur de la voisine. J’y retrouve les discussions sur le papier, les stylos, les couleurs, les pinceaux et crayons, les styles, les sketchers que l’on suit sur les réseaux sociaux, les rencontres auxquelles ont a participé, celles auxquelles on aurait aimé participer, celles auxquelles on espère participer.



Proposition est faite d’un « Sketch-Swap » avec les Urban Sketchers de Barcelona pour les fêtes de fin d’année. Idée bien accueillie. Il s’agira donc d’organiser dans les prochains mois un échange de sketchs originaux entre Paris et Barcelone et un tirage au sort pour attribuer les dessins*. Les moyens de communication habituels des USK Paris informeront de la progression du projet. Un joli cadeau de Noël en perspective !

C’est donc la rencontre avec un nouveau groupe mais il y a aussi une étrange familiarité dans ce nouvel environnement. Je retrouve la même philosophie autour d’un plaisir partagé, un regard tendre sur la ville, le soft power de l’Urban Sketching.
A la prochaine!

lundi 20 août 2018

Le rythme infernal des profs au Symposium des Urban Sketchers à Porto

[ par Marion Rivolier ]



J’ai eu la chance, cette année encore, de donner des workshops au Urban Sketchers Symposium. Nous étions à Porto au Portugal. Pour les profs, c'est vraiment génial mais le rythme est infernal!
Je suis arrivée deux jours avant le début pour préparer mon cours, «Capturing space and people in the same gesture». Le première chose est de trouver l’emplacement idéal, des gens assis, debout, se déplaçant, un paysage urbain varié mais pas trop complexe, de l’ombre en cas de soleil brûlant et du calme, si possible… Délaissant le Ribeira, trop touristique, trop bruyant et trop ensoleillé, j’ai jeté mon dévolu sur l’arrêt de Tram qui semblait réunir tous mes désirs. 
J’ai testé tous les exercices de mon workshop ainsi que ma démo, depuis plusieurs points de vue. J’ai aimé découvrir ces lieux par la capture des personnages : les touristes, les locaux, les travailleurs, serveurs, serveuses, conducteurs de bus, et quelques dessinateurs. Les couleurs de Porto commencent à émerger : une belle gamme de gris colorés rehaussée de rose, orange et jaune intenses. La couleur vert-bleu changeante du Douro est un beau contre-point pour faire chanter ces couleurs. 



J’ai continué mon entraînement space and people in the same gesture, lors du Faculty Tour, dans les caves à Porto de Poças à Vila Gaïa de Nova de l’autre côté du Douro. Nous étions un cinquantaine de sketchers à goûter du porto et à dessiner les cuves, tonneaux et barriques dans une atmosphère humide et aux fortes vapeurs d’alcool. Je crois que nous étions un peu pompette à la fin de la visite.


Le lendemain, pourquoi ne pas continuer dans la complexité avec le Ponte Luis I, construit par Gustave Eiffel ? C’est le premier Sketchwalk. Il y a 800 participants, un staff d’au moins 100 personnes et une tripotée de sketchers OFF. C’est assez hallucinant, tous les mètres, il y a quelqu’un en train de dessiner. Je ne sais pas combien de ponts ont été croqué mais ce serait intéressant d’en créer une galerie !
J’aime le rapport de la couleur bleu-gris du pont avec l’arrière-plan en couleurs chaudes. Le ciel est nuageux ce qui apporte une densité à la composition.



Le jeudi matin, je donne mon premier workshop. Nous parlons mouvement, lumière, silhouette, attitudes, ombres, réserve et grandes masses colorées dans une ambiance studieuse et attentive. Chacun essaie d’intégrer mes propositions dans leur propre travail, c’est vraiment intéressant.



Je fais un échauffement pour ma démo grâce au Skit Sketch, des conférences rapides sur des sujets variés autour du dessin et de son rapport dans la communauté. Je capture l’attitude de chacun des intervenants en un seul geste, rapide et précis. 


[Merci A Ben Luk pour les photos de ma démo! ]
Je suis prête. La démo commence. Je crois qu’il y a au moins 25 participants. Ils sont très intéressés et posent beaucoup de questions. Je leur explique le processus en amont car pendant la démo, j’aurai du mal à parler. En effet, il faut rester extrêmement concentré pour capturer les personnages et le paysage urbain dans le même geste. Nous avons peu de temps, alors je peins très vite. J’ai l’impression d’avoir couru un 400m à la fin de la démo. Je suis lessivée.


La dernière journée est fabuleuse. Après le dernier workshop, nous nous rassemblons vers l’Hôtel de Ville pour un dernier Sketchwalk et la photo de groupe. C’est incroyable. Nous essayons de faire une photo des français (à droite), mais ils ne sont pas tous là. Je pense qu’il y avait entre 50 et 100 français en OFF.



La journée se termine par une soirée arrosée de Porto Tonic, une découverte.
Et bien sûr l’annonce du prochain Symposium, 24 au 27 juillet 2019 : AMSTERDAM !
Un immense merci à l'équipe Urban Sketchers portugaise, à tous les bénévoles, à l'équipe Urban Sketchers sans lesquels rien ne serait possible.
Rendez-vous l’année prochaine !

jeudi 16 août 2018

Bye bye zone de confort !

[ par Delphine Priollaud-Stoclet ]



Je déteste dessiner à l'intérieur.
Je déteste dessiner dans les musées.
Je déteste dessiner ce qui ne bouge pas.
Je déteste dessiner le détail d'architecture.
Je déteste dessiner des fenêtres.
Je déteste dessiner parce qu'il le faut.
Je déteste peindre avec un pinceau à réservoir d'eau.
Je déteste dessiner en sachant pertinemment que je n'ai pas le droit d'étaler mes aquarelles, mes pinceaux et mon pot d'eau comme j'aimerais.
Je déteste dessiner sous l’œil méfiant d'un gardien de musée.
Je prône souvent la nécessité de quitter sa zone de confort et de bousculer son savoir-faire de temps en temps... On ne peut mieux faire !

J'ai affreusement chaud, pas du tout envie de passer deux heures dans le RER, mes bagages à préparer pour les vacances, mon frigo qui fuit (quid de l'inondation que je retrouverai en rentrant ce soir ?), et la petite voix culpabilisatrice de ma conscience professionnelle qui me chuchote à l'oreille "tu devrais faire un repérage aujourd'hui, puisque pour une fois tu as le temps..."
Et voilà comment un jour de canicule parisienne, je me retrouve à arpenter la Cité de l'Architecture afin de préparer un stage consacré au cadrage qui se déroulera l'année prochaine dans ce magnifique musée.
Je jette d'abord mon dévolu sur la galerie des moulages, en traînant de plus en plus les pieds, écrasée par le poids de tous ces plâtres et de la température qui doit bien avoisiner les 40 degrés sous la verrière. Amusée par l’œil coquin d'un vieillard à longue barbe, je me dis qu'il ferait un parfait premier plan. C'était Moïse.
Ma main se prend au jeu des connections et du détail qui fait mouche. Je me surprends à sourire, tout en dégoulinant littéralement. Et moi qui pensait naïvement en profiter au moins pour dessiner avec la clim'...


Plus haut, la galerie d'architecture moderne et contemporaine déploie ses courbes en accueillant Paris par la fenêtre, qui déboule par effraction pour voler la vedette aux icônes de l'architecture.
J'aurais aimé avoir plus de temps pour essayer d'autres perspectives, mais il faudra se contenter de cette esquisse rapide, alourdie par ce #shittybrush de m... qui empêche de moduler l'eau et le pigment avec cette fluidité indispensable à la perception de l'espace, de la couleur et de la lumière.

De retour à la maison, j'éponge le sol de la cuisine. Une journée sous le signe de l'eau : trop, ou pas assez. C'est selon.

lundi 13 août 2018

Un détour par St Germain en Laye pour le 60ème SketchCrawl

[ par Agnès Selles ]




Après être partie en vacances dans le parc du Mercantour et avoir dessiné des paysages de montagne et des petits villages, il est difficile de revenir en région parisienne et de retourner à des sujets plus urbains.
Heureusement le 60ème Sketchcrawl était prévu hors de Paris à St Germain en Laye. Et là, l'immense terrasse du parc du château m'a permis de me replonger dans une ambiance verte et dégagée.


Puis c'est à l'ombre des arbres que je me suis installée, ainsi que de nombreux autres sketchers, pour me lancer sur un sujet plus architectural : le pavillon Henri IV (bâtiment à gauche), seul vestige de l'ancien Château Neuf. C'est aujourd'hui un hôtel-restaurant.

Peu à peu je me suis rapprochée de la ville pour me lancer finalement dans un croquis du château. Un sujet beaucoup moins végétal !
Au final, une journée de transition en douceur pour retrouver bientôt des sujets plus parisiens.

jeudi 9 août 2018

Une rencontre estivale à la Miroiterie

[ par Sophie Voisin ]


dessin de Sophie Voisin

Un samedi caniculaire, à 14h, les sketchers parisiens avaient rendez-vous à la Miroiterie.
Pas grand monde en ce début d’après-midi sur la friche urbaine du 88 de la rue de Ménilmontant : les enfants font la sieste et l’apéro du soir est encore loin. Le lieu est donc tout à nous.
Avant même de chercher le sujet à dessiner, il faut trouver la flaque d’ombre qui protégera de la cuisson immédiate. Agnès et Flore se sont assises sur les palettes branlantes recouvertes de pelouse synthétique qui longent la palissade. D’autres s’assurent la solidité des chaises en bois d’écolier et l’ombre des tentures colorées.

A gauche : dessin de Jean Mauferon.                                                                                    A droite : dessin d'Anne Weber

Près de nous une garderie accueille les petits, permettant aux parents de boire un verre tranquillement. C’est en tout cas ce que la jeune femme qui s’en occupe tente d’expliquer aux mères inquiètes qui lâchent difficilement leur progéniture.
A l’entrée, des artistes s’affairent sur une fresque collaborative : perchée sur une échelle, l’une colle des plaques de mousse végétale sur un mur tandis que l’autre, armé d’un aérographe, le recouvre des couleurs de l’arc-en-ciel. La douce musique du compresseur n’altère en rien la concentration de nos dessinateurs.
Les croqueurs sont croqués et les outils, variés : pendant que Jean dessine un masque au pinceau feutre, Anne dessine Jean au bic.



Vers 17h, tout le monde se retrouve pour le rituel échange de carnets. La foule commence à arriver. Il est temps de nous éclipser.
Encore une belle journée !

lundi 6 août 2018

La Joie de Paris / Joy of Paris

 [ par Claire Archenault ]



Ces derniers jours ont été happés par la pleine lune et la coupe du monde de foot .
Dans ces moments transparents, exceptionnels, et très hauts en température, j'ai croqué avec mes moyens, la diversité et la joie des gens cela se passe tout près de chez moi, assise en haut des marches de l'escalier de la rue Villiers de l'Isle Adam, des musiciennes et un percussionniste viennent enchanter ce premier jour de l'été

Quelquefois, j'ai la nostalgie, c'est alors Mozart ou Rakmaninoff qui m'enseignent une simplicité de gestes, une vibration… merci à KiyokoYoshimura et Isabelle Leterrier de m'avoir emmené, grâce à leur générosité à peindre pendant leur concert très intime!
Improvisation, pour les graveures de Sfumato, atelier d'Estampes (gravure et lithographie) à Montreuil
Kiyoko Yoshimura, violoniste professionnelle, n'avait pas joué devant un public depuis son accident ...
Isabelle, pratique la flute traversière, mais n'avait jamais joué en public
Le petit noir, en bas est un bronze de Corinne Forget (groupe de chevaux humains) et Kiyoko a décidé d'improviser autour de sa sculpture, un grand moment d'une heure environ si chaleureux.


Ici, c'est un square ordinaire, où les enfants jouent aux jeux d'eau, comme dans tous les squares des grandes villes
J'adore ressentir que j'appartiens à une communauté, ce sont des moments forts quand je prends le pinceau juste pour témoigner sans paroles…
La plupart du temps les gens viennent à ma rencontre, voir m'importunent dans ma tacherie de peintre mais ces moments là sont précieux
Comme tous les croqueurs urbains, j'aime ces dérangements de l'autre, dans la rencontre, l'interpellation, qui me conduisent vers plus de liberté, dans mes gestes, et beaucoup de joie