lundi 30 avril 2018

Le sens du fil de Sheila Hicks au Centre Pompidou

[ par Marion Rivolier ]



L’autre jour, je passe devant le Centre Pompidou et je devine, à travers les vitres, de grosses formes rondes blanches, jaunes, orange et rouges. Cela semble doux et mou. On a envie de s’y allonger. Il me semble avoir déjà vue une œuvre du même type, à la Biennale de Venise, peut-être ou au Palais de Tokyo à Paris. En la peignant depuis l’extérieur, je prends le temps de l’observer. J’aime son aspect aérien malgré sa monumentalité et le jeu de dégradé, de camaïeu de couleurs.


A l’intérieur de l’exposition, elle est différente, plus dense, colorée, ancrée dans la sol.
Sheila Hicks est peintre, elle peint avec ses doigts sur des toiles, des tissus, elle les couds, elle les perce, elle les écorche. Elle les tresse, elle construit l’espace avec des fils, elle le sculpte avec des ballots de matières textiles, de laines, de couleurs. Elle compose l’espace et elle le fait vibrer en couleurs, en textures et en lumières.
Au Centre Pompidou, elle présente une rétrospective de son travail: de petits formats encadrés comme des tableaux, des sculptures de fils et de laines, des carnets de croquis et de recherches et de grandes sculptures dans lesquelles on a envie de plonger!


Le sens du fil est important. Le fil prend la lumière différemment en fonction du sens, vertical ou horizontal
Si on le regarde de face, c’est différent que si on le regarde en marchant. Le mouvement du visiteur donne vie au motif, à la couleur et à la lumière
Quelle est la forme de l’œuvre? Est ce qu’elle est définitive? Le processus est parfois plus important que le résultat.

jeudi 26 avril 2018

Une journée en banlieue, Draveil

[par Agnès Selles]



Habitant en banlieue, les jours de grève à la SNCF, j'évite de me déplacer à Paris sans absolue nécessité.
Voilà l'occasion rêvée pour me mettre, enfin, à dessiner ma ville. Même si Draveil n'est pas un haut lieu du tourisme en Essonne, la petite place du marché et son église sont déjà des sujets intéressants. Nous étions donc, ce matin là, deux sketcheurs banlieusards à attirer l"attention et les conversations des clients du marché, peu habitués à voir des gens dessiner dans leurs rues.


L'après midi, retour toute seule au centre ville, déserté par la foule du matin. Silence. Il fait beau, il fait chaud. Les gens sont restés au frais chez eux ou se promènent à la base de loisirs voisine.
Et même si je m'installe devant cette crèche, l'Ile aux bambins, aucun bruit d'enfant ne vient troubler le calme de l'après midi car elle est fermée depuis plusieurs mois.

samedi 21 avril 2018

Rita Sabler et les Usk Paris au Loir dans la Théière

[ par Urban Sketchers Paris à l'invitation de Marion Rivolier ]



Rita Sabler, illustratrice de Portland, a passé quelques jours à Paris avec sa fille Isabelle.
Marion Rivolier lui a proposé d'aller au Loir dans la Théière. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un salon de thé cosy et chaleureux dans le Marais. Mais surtout il propose des pâtisseries exceptionnelles notamment la tarte au citron! Evidemment, deux d'entre-nous en ont commandé (-;
Installés confortablement, Hélène, Isabelle, Rita, Marion, Xavier, Marie-Claire, Brigitte (qui prenait les photos) et Dotun ont bavardé, croqué, bu du thé ou du café et mangé trop de sucre...


Rita :
What I love the most about being part of the Urban Sketchers is gaining an instant group of like minded friends, no matter where I find myself in the world.
It is our first full day in Paris. We are confused, tired, and jet lagged after a long journey. Grey rainy weather is not helping with the sleepy mood. Strong gusts of wind are blowing and pushing me and my daughter over the historic Seine bridges and up and down Parisian streets and boulevards.
Yet inside the cozy, warm Loir Dans la Théière Café there is a soothing flow of lively French conversation, tea cups, giant elaborate cakes, and a group of friendly people holding brushes, pens and sketchbooks. They are busy sketching while talking over warm beverages and deserts. I feel instantly welcomed and surrounded by like-minded souls as we spread over several tables and make ourselves comfortable on a low sofa. The conversation switches between slow English and even slower stumbling (mine) French, yet language is not a barrier when you have a common passion that unites and instantly bonds. So grateful to Marion for organizing this get together and the new family of Parisian sketchers I got to know.


Marion s'est concentrée sur les portraits des sketchers en face d'elle tout en bavardant en "franglais" avec Rita et Isabelle.


Marie-Claire a dessiné un peu plus de décor.


Brigitte: 
Par cette froide et pluvieuse journée parisienne, l’idée de Marion de nous retrouver dans ce très cosy Salon de thé du quartier du Marais m’est apparu tout de suite comme une excellente idée. J’aime cette décoration de bric et de broc avec ses vieilles affiches punaisées, ces fauteuils usés et canapés de cuirs dépareillés. On appelle ça le style « Chabi-Chic », une atmosphère surannée, poétique et chaleureuse. Bien agréable à retranscrire à l'aquarelle.
Dotun face à moi choisit de croquer les cuisines à l’encre en noir et blanc tandis que je m’attaque à la salle en couleur. Nos deux dessins donnent un champ contre champ assez intéressant dans deux styles très différents. Absorbé pas son croquis, Dotun en découvrant mon aquarelle a été très étonné de s’apercevoir, alors qu’il n’y avait qu’un mur à côté de nous, cette immense tablée avec des personnages sortis d’un conte pour enfants. Il pensait même que je les avais inventés . Il n’avait pas remarqué juste à côté de nous la grande fresque qui personnalise si bien l’esprit du lieu et ses références au chef-d’œuvre de Lewis Carroll: Alice accompagnée de ses animaux féériques et de la fameuse théière avec son Loir . C’est là que réside toute la magie du dessin et de son pouvoir merveilleux, pouvoir s’inventer des convives imaginaires. Mais là charte USK oblige, je n’ai croqué sur le vif, que ce que j’avais sous le nez.

Oludotun:
Comme c'est toujours un plaisir de retrouver des sketchers en semaine de travail, j'ai sauté sur l'occasion de la visite de Rita et Isabelle. J'avais toujours apprécié l'ambiance "café cozy" du Loir dans la théière, mais je n'avais jamais pensé à y dessiner. C'est un défi personnel de croquer dans ce café plein de monde en conversation car les personnages en grand nombre ne sont pas mon fort. Résultat : j'ai opté pour la cuisine, assez vidée de personnes en vue. Après, j'ai parlé avec Rita et pu échanger quelques phrases tout en français avec Isabelle. C'était très chouette ! J'avais visité plusieurs villes de la côte ouest américaine mais jamais Portland ; c'est sympa de connaître un sketcher de là-bas !

mercredi 18 avril 2018

Le 59ème SketchCrawl, c'est samedi 21 avril aux Batignolles!

[ par Urban Sketchers Paris ]




La date du SketchCrawl de printemps est annoncée, c'est le samedi 21 avril.

Le sketckcrawl aura lieu aux Batignolles. Voici les rendez-vous de la journée :
- 10h, café des Deux Coupoles, Porte de Clichy, à l'angle du Bd Berthier et de l'avenue de Clichy. Accessible en métro (ligne 13) ou en bus (54), arrêt et station Porte de Clichy.
- 17h/17h30 : Félixio Café, place Charles Fillon, en sortant (sud) du square des Batignolles

Le jardin et le nouveau Palais semblent former un environnement assez riche pour nous occuper toute la journée. Toutefois, pour ceux qui seraient allergiques à ce type d'architecture moderne - ou bien aux arbres en fleurs... - il y a le square des Batignolles, à deux pas où l'on pourra croquer arbres, fleurs et promeneurs du samedi.

Our meeting points :
- 10am, café Les Deux Coupoles, Porte de Clichy, at the corner of Bd Berthier and Avenue de Clichy. Accessible by metro (line 13) or bus (54), stop and station are "Porte de Clichy" .
- 17h / 17h30: Félixio Café, place Charles Fillon, leaving (by the south) of the square des Batignolles

The garden and the new Palais de Justice will probably enough to keep us busy all day.
However, for those who are allergic to this type of modern architecture - or to the trees in bloom ... - there is the square des Batignolles, to draw trees, flowers and people strolling on Saturday afternoon.
Around the square, there are many places for a drink or something to eat.

Ce rendez-vous est gratuit et ouvert à tous alors à samedi!
N'oubliez pas le hashtag #uskparis et #urbansketchersparis si vous partagez vos dessins sur les réseaux sociaux.

samedi 14 avril 2018

Ça pousse, ça bourgeonne

[ par Béatrice Kluge ]



Pendant cet hiver qui m'a semblé interminable et au cours duquel j'ai ressenti un manque de lumière plus important que les autres années, j'ai perdu un peu la main pour dessiner. Comme un animal en hibernation, je me suis retirée dans ma tanière en attendant le printemps.
Avec impatience je guettais l'évolution les petits bouts de nature que nous avons à Paris, nous annoncer le retour de la lumière et de la douceur.
Et puis voilà. Les bourgeons sortent, les nouvelles feuilles pointent, les premiers arbres fleurissent et les fleurs du printemps sortent. C'était donc maintenant à mon tout de pointer le nez dehors et de reprendre mon carnet depuis longtemps délaissé.

Mon idée de dessin de bourgeon et de paysage urbain s'est révélé un exercice de composition. Comme mon œil ne peut pas saisir les deux plans en même temps, j'ai dû les superposer. C'est une des raisons pour lesquelles il m'a semblé évident de traiter le premier plan différemment que l'arrière plan.
L'autre raison réside dans la motivation pour reprendre mes crayons : l'arrivée du Printemps.

mardi 10 avril 2018

One Week 100 People à Paris

[ par Annick Botrel ]

Qui n'a pas entendu parler de ce challenge un peu fou de dessiner 100 personnes en 5 jours ? Soit 20 personnages par jour... Il faut s'y coller !!!!!! L'exercice est assez marrant au début. C'est la chasse à la "bobine". En hiver, mieux vaut être en intérieur.... Tout y est passé : bibliothèque, mairie, centre commercial, médiathèque, entrée de RER, Forum des Halles, atelier de dessin. Bref tout est bon pour croquer au plus vite les gens. Ca libère mais c'est aussi de l'abattage ! Quantité ne rime pas nécessairement avec qualité !


J'ai privilégié ceux qui ne bougent pas trop... Il y les vieux qui lisent, les mamies qui trompent l'ennui, les étudiantes qui préparent leurs cours, les gens qui téléphonent, les furieux qui font du hip hop, bref tout un panel d'attitudes qui j'espère se sont emmagasinées dans mon cerveau et pourront resurgir dans d'autres circonstances. Ce qui est au final le but de l'exercice. Mémoriser des attitudes.


Je ne suis pas sûre d'avoir fait mes 100 croquis en 5 jours, mais peu importe! J'ai continué à "croquer" du personnage sans appréhension. Faire, faire et refaire pour qu'un jour le trait se libère et n'exprime que l'essentiel.

mercredi 4 avril 2018

La noche en Paris

[ par Juan Carlos Figuera, correspondant invité ]


Cathédrale Notre-Dame
Depuis mon arrivée à Paris en tant qu'étudiant en architecture, le premier contraste que j'ai pu constater avec mon lieu d'origine est que je pouvais sortir la nuit sans craindre quoi que ce soit... A Caracas, capital de Vénézuéla, le sentiment d'insécurité oblige les gens à s'enfermer dans les maisons et à toujours parcourir la ville en voiture sans vous arrêter pour observer comment les atmosphères changent avec l'arrivée de la nuit. Au cours des dernières décennies, il est devenu courant de construire des murs et des clôtures autour de tous les bâtiments, bloquant les rues et modifiant les façades de la ville, donnant l'impression d'être dans une ville carcérale où les bâtiments cachent leur beauté originelle.

Le Louvre et l'Opéra 
A Paris, contrairement à mon lieu de naissance, je peux regarder les bâtiments qui sont exposés librement et respirer le calme quand il n'y a pas de circulation, une sensation qui vous fait penser que la rue vous appartient.
Pour cette raison, j'ai décidé de profiter une partie des nuits de mon séjour à Paris pour peindre ce côté de la ville que je ne pouvais pas enregistrer calmement avant.
Les aquarelles que je pouvais faire dans cette temps étaient mes compagnons d'adaptation à l'existence du froid, quelque chose qui n'existe pas non plus au Venezuela, mais petit à petit je finis par l'aimer.


L'entrée art nouveau de la station de métro Palais Royal,. Fait l'une des nuits d'hiver 2017, quelques minutes avant la fermeture de la station, seul mais en compagnie des noctambules de Paris.


Dessin spontané au Châtelet... Je marchais et je me suis arrêté pour peindre cette rue qui a attiré mon attention à cause des couleurs vibrantes et des mouvements, en plus d'être un espace plus accueillant par rapport à son contexte.



La Défense avec pluie.