jeudi 13 décembre 2018

Sortir du métro, contre vents et marées humaines

 [ par Mat Let ]


Quand Claire Archenault m'a invité à participer à une exposition collective sur Paris avec d'autres Urban Sketchers (Brigitte Lannaud-Levy, Marion Rivolier, Delphine Priollaud et Anne Weber), j'ai tout de suite su que c'était l'occasion rêvée de réaliser mon vieux projet : dessiner Paris depuis les sorties du métro.

Pour le premier croquis, je m'installe à deux pas de chez moi, à Jules Joffrin. Et là, je perçois rapidement la difficulté de mon idée ! D'abord, la perspective de la sortie de métro avec les rampes et les escaliers n'est pas facile à retranscrire. Ensuite, je ne suis pas habitué au format imposé pour l'expo (A3) et enfin : je suis au milieu du passage, en plein courant d'air. Heureusement que je fais ce croquis en plein été...
Au bout d'une heure debout, luttant contre les gens et le vent, je n'en peux plus ! Je reviens donc quelques jours plus tard finaliser le croquis.


J'avais repéré la sortie de la station Jourdain depuis longtemps : depuis les escaliers, on ne voit que l'église, massive, ce qui donne l'impression que l'on sort sur la place d'un village.
Ce que je n'avais pas prévu, c'est que l'escalier laisse à peine assez de place à deux personnes pour passer de front. L'employé de la RATP qui est au guichet vient faire sa pause cigarette à côté de moi et m'encourage. Les usagers du métro sont eux nettement moins enthousiastes quant à mon projet et j'écope de quelques regards noir et même d'un "Vous pourriez pas vous mettre ailleurs ?!" (la réponse est non).
On dirait bien que ma résistance ne me permet pas de dessiner plus d'une heure debout dans des escaliers. Il me reste pas mal de boulot, donc je reviens quelques temps plus tard et suis même obligé, je l'avoue, de finir les couleurs à la maison.


Troisième acte à Lamarck-Caulaincourt. J'aime cette sortie, qui est presque trop typiquement parisienne pour être honnête avec le café le Refuge, le kiosque et les escaliers très montmartrois qui sont là pour vous accueillir.
Cette fois-ci, je suis mieux installé (au moins je ne suis pas dans les marches). Mais l'été est fini et dans le vent de l'automne avec ma petite veste de mi-saison, je ne tiens d'abord que 20 minutes, à peine le temps nécessaire à tracer mes lignes principales !
De retour quelques jours plus tard, je suis nettement mieux équipé contre le froid (manteau à capuche, grosses chaussures et chaussettes en laine... c'est fou comme on peut se refroidir quand on est statique). Le croquis se déroule nettement mieux, si l'on omet l'atroce odeur d'un mégot mal éteint qui brûle dans le cendrier, juste à côté de moi...


L'expo est dans quelques jours, je dois vite finir mon quota de dessins (au final, je serai celui qui a produit le moins...). Vite, je cours à Saint-Georges avec sa belle grille ouvragée qui donne directement sur la place.
C'est fou ce que la lumière est différente par rapport à celle de cet été, même s'il y a quelques palmiers sont là pour rappeler à des temps meilleurs.

Pour ce dessin, il me semble avoir réussi à capter l'atmosphère d'automne... Il reste tant de stations qui offrent des points de vue intéressants sur la ville, mais je suis tout de même un peu moins motivé pour continuer sans l'échéance de l'expo !
Peut-être sur un autre format ou alors à l'encre, qui dessinera verra !

1 commentaire:

  1. Avec un pareil thème, tu as de quoi t'occuper durant... au moins tout l'hiver !
    Courage et take care.

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