dimanche 10 janvier 2016

Le Panthéon dans tous ses états


Lui c’est mon plus gros voisin. Tous les jours quand je regarde par la fenêtre il est là aussi imposant que majestueux avec ses 110 mètres de large et ses 83 mètres de haut. C’est le Panthéon, l’un des monuments les plus emblématiques de Paris, construit par l’architecte Jacques Germain Soufflot entre 1764 et 1790. Il héberge les disparus célèbres que la République honore : chercheurs, penseurs, résistants, écrivains... Parmi les plus célèbres : Voltaire, Hugo, Zola, Jaures, Moulin, Pierre et Marie Curie, Dumas, Malraux…  Au grès de la météo et des lumières,  je le croque régulièrement de la place ou à travers mes carreaux. Un jour, étrange apparition : une énorme grue encore plus haute que le Panthéon lui-même vient nous rendre visite. Je me renseigne, elle fait 96 mètres et peut supporter une charge de quatre tonnes ! Les travaux de rénovation peuvent commencer. 



Panthéon signifie en grec « De tous les dieux ». Ce sont donc des travaux d’Hercule qui vont être menés pour consolider l’édifice qui se fissure. 315 tonnes de métal vont être assemblées pour construire un échafaudage autoporté monumental. Et pas question d’une bâche de chantier publicitaire. Celle-ci va être confiée à l’artiste J.R qui à travers son œuvre photographique participative « Inside out »  va l’habiller de portraits de gens anonymes symboles de mixité.


Le 27 mai dernier, la place est en joie. Le Panthéon baigné de mille feux de couleurs, accueille en sons et lumières quatre héros de la résistance: Germaine Tillion, Geneviève Antonioz de Gaulle, Pierre Brossolette et Jean Zay. Leurs portraits dessinés par Ernest Pignon Ernest sont accrochés sur la façade. Nous pouvons lire les mots clés symboles des valeurs de la république. À entendre « le chant des partisans » qui était celui des résistants et « Le chant des marais » celui des déportés, tous nos cœurs se serrent d’émotion.


La plus que triste année 2015 touche à sa fin dans le choc et le profond chagrin des attentats de Paris du 13  novembre. La présence des quatre portraits de ces immenses résistants entre les colonnes corinthiennes du Panthéon est fortement consolatrice pour nous les riverains qui voyons la place bien vide le soir pour cause d’état d’urgence. Et puis autre nouvelle surprise, des icebergs, des vrais,  font leur apparition sur la place. Mais oui bien sûr c’est la COP 21. Ces 80 tonnes de banquises venues directement du pôle Nord sont l’œuvre de l’artiste Olafur Eliasson un artiste dano-islandais. La fonte de ces douze blocs de glace doit nous sensibiliser sur l’importance des enjeux climatiques. Ce panthéon on the rocks ça je ne l'avais pas imaginé. Une bien jolie façon en tous cas de clore 2015 . Bonne nouvelle année à tous et toutes. Prenez bien soin de vous. 

2 commentaires:

  1. Superbe reportage Brigitte. Une chance que d'avoir ce bâtiment devant ta fenêtre, ce qui explique aussi que tu aies pu dessiner la bâche pour laquelle on risquait le torticolis d'en bas !!!

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  2. Merci beaucoup Monique. Effectivement une place de choix. J'ai une banquette dans un petit Bow window ce qui me permet de le dessiner confortablement bien au chaud. Mais maintenant qu'il est restauré, je crois bien qu'il ne va plus rien se passer de ce côté.

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