[ par Sophie Voisin ]
Longtemps, les enfants qui remontaient la rue de Ménilmontant pour aller à l’école primaire toute proche longeaient un mur un peu gris, d’où émergeait un pittoresque clocheton. Qu’y avait-il derrière ce mur ? Mystère. On savait juste qu’étaient logés là les «enfants de la Dass».
Ce bâtiment de trois étages avec chapelle intégrée a été construit en 1836 par les soeurs de la Charité de Saint-Vincent de Paul pour y abriter leur orphelinat. Depuis cette date c’est toujours resté un établissement pour l’accueil temporaire d’enfants en difficulté. Mais depuis l’acquisition de la parcelle par la Ville, le mur, devenu un support de street art, offre une porte d’entrée sur le jardin.
Le jardin Carré-de-Baudouin est donc ouvert depuis une dizaine d’années et il constitue un petit poumon vert bien apprécié des riverains. Des bancs ont été installés en cercle autour du gigantesque marronnier central. De là, on peut contempler la façade palladienne du pavillon Carré-de-Baudoin (du nom d’un des premiers propriétaires). Au 18e siècle cette «folie» fut un lieu de villégiature consacré aux fêtes et aux plaisirs, puis elle devint la maison de famille des Goncourt jusqu’à son acquisition par les Vincentiennes.
C’est maintenant un espace culturel municipal où se tiennent expositions et conférences en accès libre. Depuis le mois de mai ce sont les photos du collectif Le Bar Floreal qui animent les cimaises : «Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux… »
… et je l’ai trouvée amère. Et je l’ai injuriée.» (Rimbaud, Une Saison en enfer). Le Bar Floreal a été mis en liquidation judiciaire le 30 juillet 2015 après trente ans d’activité.
Je ne connaissais pas l'histoire de cette belle maison. Un endroit bien vivant.
RépondreSupprimerNon seulement j'aime ta patte mais aussi ta prose !
RépondreSupprimerToute mon enfance dans ces murs ... les copains, les soeurs... que de souvenirs !
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